Magazine Journal intime

Les Brangelinas du pauvre

Publié le 02 novembre 2012 par Fyfe
Je me faisais une joie de ces 4 jours à Rome en famille. J'étais fière d'avoir pu payer les vols de tout le monde avec mes Miles Air Fr*nce gagnés à la sueur de mon front (bon, à mes voyages pro surtout), fière aussi d'avoir dégoté un appartement pas cher et bien placé, et heureuse (= hystérique d'excitation) à l'idée de cette escapade après les mois de couvade-cachalot et ceux de tête-à-tête avec le bébé pot de colle.
Bien sûr, nous avons pensé à faire ce voyage en amoureux, mais je trouvais que SuperGlue était encore trop petit pour passer quelques jours loin de ses parents, et je confesse espérer transmettre à mes enfants le virus voyageur. Après tout, le Crampon est en âge d'apprécier toutes les découvertes, et puis la SuperGlue, comme son nom l'indique, serait ravi de passer ses journées en porte bébé, et ce premier périple ferait honneur à son (vrai) prénom de grand voyageur.
Bref, j'avais des images plein la tête, nous imaginant tels des Brangelina parcourant les musées et profitant de la dolce vita avec leur smala. En plein trip "I have a dream", donc.
Comme d'habitude quand je pars dans un délire "l'ami Ricoré", la réalité m'a rattrapée pour me mettre une bonne claque dans la gueule, et Martin Luther King a dû ramasser ses dents.
  • Je nous imaginais déambuler dans les rues piétonnes le nez au vent,  profitant de la dolce vita. -> pousser un enfant de 4ans dans une poussette chargée de sacs et sur les pavés, ça évoque plutôt le powerplate. Quand les muscles des bras brûlent, tu files la poussette au deuxième parent, et tu endosses le porte-bébé et son contenant de 8 fuc.ing kilos, et tu complètes ton entraînement de GI avec le travail du dos et des épaules. Bien sûr, tu ne regardes pas trop ce qu'il y a autour, trop occupé à gérer ta respiration, mais bon, tu es musclé au moins.
  • Je pensais que le Crampon apprécierait cette immersion dans la culture italienne : une autre langue, des sites et musées magnifiques... -> le Crampon a daigné s'intéresser au Colisée 5 min, et seulement parce qu'on lui a expliqué qu'avant il accueillait des bagarres avec des lions. Il n'a pas levé la tête dans la chapelle Sixtine, trop occupé à "réparer" les roues de sa poussette.
  • La gastronomie italienne... Tout un poème ! En plus, pâtes et pizza, ça ressemble au paradis des enfants a priori ! -> le Crampon a passé son temps à réclamer des crêpes et des frites. No comment.
Je vous passe les épisodes à l'aéroport et dans l'avion, saint Graal du caprice et de la grosse colère.
Je ne sais pas comment les Brangelina gèrent les passages au contrôle de sécurité, mais en ce qui nous concerne, la réponse est : MAL.
Bref, le prochaine voyage, je le fais comme au bon vieux temps : seule.
Non, j'exagère. Le crampon a appris à dire Grazie et rien que pour cette mignonerie ça valait le coup. Et les Romains sont adorables avec les enfants : on ne compte plus les coups de main pour porter la poussette dans les escaliers, les remarques gentilles sur nos enfants, ni les cadeaux donnés par les commerçants.
Disons sobrement que je ne suis pas mécontente d'avoir visité Rome sans enfant il y a quelques années.
Dire que bientôt je pleurerai parce que mes enfants ne voudront plus partir en vacances avec moi....

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