Acte cinq, scène deux
Un petit appartement, charmant au demeurant, de dix-huit mètres carrés.
Votre serviteur, monologue avec lui-même*
Voilà. Je suis parti. Un mois de transition, un mois à regarder les toits de l'est parisien, à loucher sur le génie de la Bastille illuminé, à voir le phare de la tour Eiffel effleurer le toit de l'opéra. Un mois à ne pas cerner le plafond tellement il est haut et tellement je suis myope.
Un mois passé là. Terrifiant parfois. Prophylactique aussi sur ce canapé violet. Silence et aveugle. Terre vide solitude. Ce que j'ai vécu. Ce que j'ai compris. Ce que je ne veux plus vivre. Ce que j'ai été. Ce que je ne veux plus être. Ce que je suis e(s)t ce que je serai.
Le mois est fini.
Maintenant... je suis seul, dans cet appartement. Pour quelques mois, je ne sais pas combien au juste. Le temps de tout régler et de trouver la ruine que je vais aménager comme je voudrai, peinture, carrelage, rideaux.
J'ai ma musique, j'ai même de quoi la diffuser. J'ai mes livres. Demain Ditom vient manger, il sera le premier à me voir dans mon nouveau chez moi, dans mon premier chez moi. Chez moi.
Peu importe où je dormirai. Je dormirai au plafond pour avoir de la place.
* Dialogue, quoi.