Pétard mouillé ?

Publié le 09 avril 2008 par Jfa

Ils nous l’avaient promis, ils l’avaient martelé, le Grenelle de l’environnement allait marquer une étape historique dans la gestion française de l’écologie. Plusieurs semaines de débats et d’échanges entre toutes les parties prenantes, un moratoire sur les OGM et puis….

Sous la pression des lobbies productivistes de la FNSEA et des semenciers, un texte de loi affaibli au Sénat par des amendements rédigés par Monsanto et, comme le dit la secrétaire d’état à l’écologie, un “concours de lâcheté” dans la majorité UMP-Nouveau Centre de l’Assemblée nationale aboutit à un pétard mouillé de plus parmi les promesses électorale de notre Président.

Au delà des péripéties et règlement de comptes internes à la majorité UMP, plus grand chose ne s’oppose à la non-dissémination des OGM. Car c’est, réellement cette fois, la liberté pour chacun de cultiver avec ou sans OGM qui est remise en cause par les disséminations qui, à terme vont polluer toutes les cultures dans lesquelles des espèces OGM existent.

Comme le dit Le Monde : “Les parcs naturels ne pourront bannir les OGM qu’avec l’accord unanime des agriculteurs concernés. Et les zones d’AOC pourront seulement “proposer des mesures de protection renforcées” à l’administration”. Il suffit donc, dans les parcs naturels d’un agriculteur voulant faire de l’OGM pour qu’ils soient autorisés. Pourquoi pas l’inverse: Un seul agriculteur s’y opposant et les OGM interdites ? A cause d’une directive européenne qui “proscrit … l’interdiction des OGM sur des zones géographiques, au nom du libre choix des agriculteurs”.

Du fait des disséminations, “L’opposition a tenté de faire adopter le seuil de 0,1 % comme référence pour le “sans OGM”, au lieu du 0,9 %, qui correspond au seuil européen d’étiquetage”, et nouveau refus de JL Borloo..!

Par contre: “Les députés en revanche ont suivi les sénateurs en approuvant la création d’un “délit de fauchage” puni de deux ans de prison et 75 000 euros d’amende, présenté comme la “contrepartie” de la transparence des cultures OGM à la parcelle”.

Avec cette loi, si vous faites de l’agriculture biologique et qu’un de vos voisins se met aux OGM, il ne vous reste plus qu’à plier bagage, déménager, abandonner, et ce au nom de la “liberté de choix” des agriculteurs qu’exige la Commission Européenne, bras armé de la libéralisation en Europe.

Heureusement qu’il fait soleil et qu’à part ça, la vie est belle.

Ah, j’oubliais, mes amitiés aux lycéens qui manifestent contre les suppressions de postes d’enseignants opérées par le Ministre qui ne sait pas faire une règle de trois.