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Jésuites et Jansénistes

Publié le 06 février 2013 par Perceval

L'homme n'est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête », estimait le philosophe Pascal, partisans des jansénistes. « Qui veut détruire les passions au lieu de les régler veut faire l'ange », lui répondait ironiquement Voltaire…

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« Descartes, qui a des amis chez les jésuites, est nettoyé d'un trait de plume par Pascal ( « inutile et incertain » ), amis des jansénistes. Descartes, Pascal : deux géants, deux apôtres d'un radicalisme, celui de la raison, celui de la foi. Ou plutôt : la raison au secours de la foi contre la foi avant toute raison. » Denis Tillinac Dictionnaire amoureux du catholicisme. 

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Quelques idées-force de saint Ignace qui inspirent l’action des jésuites

CONFIANCE DANS L’HOMME
DIEU est présent dans l’homme par l’intelligence qui est don de DIEU.

ÉDUCATION DE LA LIBERTÉ
Comment choisir ? Se libérer des  » affections désordonnées « .

RESPECT DES MÉDIATIONS
« Les choses de la terre doivent aider l’homme dans la poursuite de la fin pour laquelle il est créé » (Exercices Spirituels).

PRISE AU SÉRIEUX DU MONDE COMME LIEU DE LA PRÉSENCE DE DIEU
« Chercher en toutes choses DIEU notre Seigneur » (Constitutions de la compagnie de Jésus ).

« En toutes choses, il contemplait la présence de DIEU… si bien qu’il était contemplatif dans l’action même… » (Jérôme Nadal à propos de saint Ignace).

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L'art baroqueest un art qui met en scène la gloire de Dieu et le goût instinctif de la vie, en complète rupture avec l'austérité calviniste

Cet art exprime l'exubérance de la vie, la joie d'exister, la lumière, la fantaisie. 

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L'opposition entre les jansénistes et les jésuites, relayée par le pouvoir, me donne l'occasion d'observer les points forts qui caractérisent l'influence ignatienne dans la spiritualité chrétienne...

Mère Marie Angélique peinte par Philipippe de Champaigne

Mère Marie Angélique peinte par Philipippe de Champaigne en 1654

Le débat entre les deux courants n'est pas nouveau ; L’un plutôt pessimiste, met en avant la nature pécheresse de l’homme, insiste davantage sur la grâce qui, seule, est efficace. L’autre, plus optimiste sur la nature humaine, tente de donner toute sa place à la liberté de l’homme. Rappelons que Saint Augustin et Pélage se sont déjà affrontés : Pélage magnifie la liberté humaine, tandis qu'Augustin insiste sur la grâce divine sans laquelle l’homme, indigne, ne peut rien faire de bien.

A la Renaissance, l’humanisme exalte les capacités humaines de l’individu. Jacques Lainez, successeur de saint Ignace comme Supérieur Général de la Compagnie de Jésus, rédige alors des instructions où il laisse entendre la nécessité d’accommoder la théologie aux idées nouvelles. Il importe, selon lui, de sortir d’une vision trop pessimiste de l’humanité alors prépondérante dans l’Église Catholique. A trop forcer les choses, les théologiens catholiques risquent, en effet, de fournir des arguments favorables à Luther et à Calvin !

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François de Paris: janséniste

En 1640, toujours à Louvain, paraît un ouvrage de l’évêque d’Ypres, Jansénius, décédé deux ans plus tôt. Connu sous le nom d’Augustinius, ce livre reprend des textes d’Augustin et expose de nouveau que seule la grâce efficace, donnée gratuitement par Dieu, peut sauver l’homme corrompu depuis le péché originel. La volonté humaine est impuissante. Les jésuites renouvellent leurs accusations. L’ouvrage de Jansénius est condamné par Rome en 1642. En revanche, en France, l’Augustinius est bien accueilli. Dominicains, Oratoriens, quelques docteurs de La Sorbonne, et surtout les proches de l’abbaye de Port-Royal, approuvent l’ouvrage. Les Jésuites, soutenus par Richelieu, le contestent.

Les jésuites, rejettent ce qu'ils considèrent comme deux erreurs : une prédestination exclusive qui risque d'entraîner la passivité de l'être humain et l'illusion humaniste sur les capacités de la seule raison humaine à choisir le Bien.

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La dimension de ce débat devient politique, quand en vallée de Chevreuse, le jansénisme a trouvé un foyer d'influence avec le monastère de Port-Royal et la mère Angélique Arnauld dont la famille compte des relais de poids chez les parlementaires en butte au despotisme royal. Entamée par le cardinal de Richelieu, la persécution de ce foyer janséniste s'aggrave avec l'affirmation du pouvoir absolu de Louis XIV.

 Sources, le site : jesuites.com

«  Quoi qu'on pense du pessimisme noir des jansénistes, on se doit d'admirer la force d'âme d'Angélique Arnault ( Saint-Cyran était son directeur de conscience), de son frère, de sa fille, de Sacy, de cette bourgeoisie austère et rebelle, à peine moins radicale que Calvin... (…) Même si on a le droit de préférer le don de soi plus humble de saint Jean-François Régis ( ) jésuite, qui évangélisa les paysans des Cévennes, en deuil d'un catharisme résiduel. » Denis Tillinac Dictionnaire amoureux du catholicisme. 

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Rubens (1577-1640)

Résumé d'une chronologie entre 1540 et 1640 :

Approuvé par Paul III en 1540 : l'ordre des Jésuites, -vers 1640 - gérait plus de 500 collèges en Europe, ( plus de 650, un siècle plus tard ).

Le 13 décembre 1545, c'est l'ouverture du Concile de Trente : Les jésuites Diego Laynez et Alonso Salmerón sont envoyés comme théologiens du Pape et Claude LeJay comme théologien du Cardinal Otho Truchses.

22 février 1564 : A Paris malgré une forte opposition un collège est ouvert. Sous le nom de Collège Louis-le-Grand, démarre l'histoire d'un des plus grands collèges de l'histoire de la Compagnie de Jésus. Il est devenu aujourd'hui le Lycée public Louis-Le-Grand, du nom de son protecteur qui ne fut autre que le Roi Louis XIV.

3 juillet 1580 : La Reine Elisabeth I publie une loi interdisant aux Jésuites toute entrée en Angleterre.

5 octobre 1582 : La Calendrier grégorien est mis en oeuvre. C'est le jésuite Christopher Clavius SJ qui a contribué à cette modification.

20 avril 1586 : Le premier Ratio Studiorum est édité sous le généralat du Père Claudio Aquaviva. Le document qui définit les fondements du système éducatif jésuite, dont le titre complet est Ratio atque Institutio Studiorum Societatis Iesu, est l'œuvre d'un groupe de pédagogues réunis au Collège Romain qui était à l'époque le collège jésuite de Rome.

27 juillet 1609 : Paul IV béatifie Ignace de Loyola, et le 3 décembre 1622 : Canonisation d'Ignace de Loyola et de François Xavier par le pape Grégoire XV.

26 décembre 1637 : Le cardinal Richelieu, le Premier ministre français, a banni le Jésuite Nicolas Caussin, le confesseur de Louis XIII, qui avait encouru sa colère de ministre omnipotent pour avoir donné au roi des scrupules vis-à-vis du traitement cruel et de l'isolement de la reine mère, le traitement de sa femme et une taxation excessive.

23 janvier 1656 : Blaise Pascal a publié sa première Lettre Provinciales contre la Compagnie de Jésus. D'autres lettres ont suivi par intervalles. Bien que condamnées à Rome et publiquement brûlées selon l'ordre du Roi français, elles ont influé par le fait qu'elles donnaient des Jésuites une description très défavorable.

14 juin 1670 : Mort du Père François Annat, confesseur du roi Louis XIV durant seize années.


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