Les ombres blanches, celles que je vois passer avant de dormir, les yeux ouverts. Ce peuple de l’ombre qui prend forme et couleur dans l’obscurité.
Inquiétantes ou non, qui sont ces silhouettes qui défilent devant moi, silencieusement, lentement, avant que je ne m’assoupisse pour de bon ?
Est-ce que ce sont des êtres humains rencontrés dans la journée que mon cerveau convertit en fantômes, éparpillés dans une étrange procession ?
Ou est-ce ceux que je n’ai pas croisés, des inconnus, des esprits, des revenants, des morts ? Difficile de se prononcer car le sommeil dans lequel je finis par basculer assez rapidement m’ôte toute possibilité d’obtenir des réponses.
Régulières, passives et inexpressives, ces ombres blanches peuplent mon imagination comme des zombies animés et éclairés par une bougie interne, et reviennent par vagues successives avant de s’évanouir dans le noir.
En toute sincérité, je n’ai aucune envie de les connaître ni de les inviter dans mes rêves. Qu’elles restent sur leur chemin et qu’elles partent à la dérive ou dans un précipice, je ne les retiens pas.
Qu’elles s’enfuient même si je n’ai pas le pouvoir de décider de leurs mouvements, mais elles reviennent…