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Réponse du ministère

Publié le 07 février 2013 par Hesperide @IsaBauthian

Mot-clef du jour : « qu’est ce que la vie d’adulte »

Suite à la lettre ouverte à Mme Flippetti (voir post précédent), le ministère m’a contactée, en la personne de monsieur Alexandre Tiphagne, son chef-adjoint de cabinet.
Bon, je tiens à le remercier de m’avoir personnellement contactée, j’avoue que je m’attendais à un bref mail un peu « type », ça fait déjà plaisir.

En vrac, ressort de cette discussion :
- Que le ministère n’ignore pas la situation des auteurs, qu’ils sont même plusieurs anciens auteurs eux-mêmes. Que le statut des auteurs est régulièrement au centre des discussions, même si ce n’est pas bien repris dans la presse.
- Que la visite à Angoulême s’inscrivait dans le cadre d’une politique culturelle sur le territoire, qu’ils sont bien conscient que le FIBD n’est pas représentatif du quotidien de la bd.
- Qu’ils ne sont pas allés voir que les gros éditeurs (mais notamment, à temps égal, les indépendants)
- Qu’ils sont en train de travailler à un accord sur le contrat d’édition avec l’ensemble des acteurs de la profession (y compris le SNAC). Que le numérique a servi de fer de lance au lancement de cette discussion, mais qu’elle concerne le contrat global (notamment concernant la reddition des comptes, qui pose un vrai problème actuellement). Dans une semaine, les partenaires doivent aboutir à un accord. Dans le cas contraire, ce sera (je cite : ) « à l’état de prendre ses responsabilités ». Qu’ils ont bien dit au SNE qu’il devait lacher du lest, et que ce dernier a proposé récemment des avancées réelles.
- Que l’aide à la librairie est un de leurs gros chantiers actuels, raison pour laquelle elle a insisté sur le rôle du libraire.
- Que, quand elle a parlé d’absence de crise de la bd, elle s’exprimait relativement à l’ensemble des secteurs artistiques.

J’ai bien insisté, de mon côté, sur le fait que je comprenais que des propos puissent être sortis du contexte, des phrases maladroites prononcées parfois, et qu’on (enfin, je, tout du moins) n’allait pas jouer sur les mots juste pour les critiquer, mais que le fait que les auteurs semblent systématiquement exclus de toute discussion concernant l’économie du livre (on les cite, oui, mais plus pour parler d’un « beau métier certes difficile ») était un réel problème. Qu’on était des artistes, mais aussi des travailleurs. Et que notre statut était catastrophique. Que le numérique était un symbole de fracture mais pas le sujet le plus grave super important de la life non plus. Et que même « relativement » on ne pouvait pas dire qu’il n’y avait pas de crise dans la bd.
Le monsieur m’a répondu qu’il n’allaient pas tout résoudre mais qu’ils y travaillaient sérieusement.

Bref, wait and see. Des résultats sont attendus ce mois-ci concernant le contrat d’édition, d’autres en mars (surtout concernant les libraires) pour le Salon du Livre.

Je vous livre les choses brutes, à vous de vous faire votre propre opinion. En ce qui me concerne, je suis dans l’expectative, espérant de petites avancées générales sans m’illusionner, vous vous en doutez bien (enfin… j’espère que vous vous en doutez, ya parfois des sur-interprétations curieuses quand je poste un truc sérieux, ça m’effraie un brin, mais ça doit être mon côté open d’artiste qui me rend facilement surprise).

Un petit tour sur le site Bulle d’Encre vous en dira plus.

De mon côté, j’espère surtout que mon article aura permis à certains de prendre conscience de la réalité de la situation de la majorité des auteurs, et de réaliser que ce n’est pas parce qu’on fait un métier agréable qu’on doit être prêt à tous les sacrifices. Oui, nous assumons notre choix. Non, nous n’avons pas à « faire un autre métier si on n’est pas contents » (dites ça aux précaires pas artistes, tiens, on va rigoler).

Ah et, personnes qui ont découvert mon nom suite au mini-buzz… soyez curieux des jeunes auteurs. Ne vous laissez pas noyer dans la masse des nouveautés. Sortez des sentiers battus, farfouillez, demandez conseil, ouvrez-vous à ce qui sort de l’habituel, oubliez les genres, oubliez les a priori sur le mainstream et l’underground (et sachez qu’il y a un MONDE au milieu), n’ayez pas peur d’être surpris ou remis en question par une oeuvre… Bref : faites vivre le livre et les auteurs.

Sur ce, je retourne gagner mes pâtes, en espérant pouvoir y mettre un peu plus souvent un morceau de jambon.


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