L’Influence de la météo sur notre corps

Publié le 11 février 2013 par Nuage1962

L’été on se plaint de la chaleur accablante, de trop ou pas assez de pluie , des orages ..  et l’hiver, du froid, des tempêtes … bref, la météo est un sujet de conversation en toutes saisons, mais aussi elle influence sur notre santé .. Savoir les risques .. nous pouvons minimiser les conséquences ..
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L’Influence de la météo sur notre corps

PAR GUILLAUME JOUSSET  | PHOTO: SHUTTERSTOCK

Les conditions météorologiques ont une incidence certaine sur la santé et risquent même d’aggraver les symptômes de certaines maladies, telles que la migraine et l’asthme. Mais ce n’est pas parce qu’on ne peut pas changer le temps qu’on est à sa merci!

Le temps qu’il fait dehors a un effet à l’intérieur du corps humain. Il ne s’agit pas là de croyances populaires, mais bien de science: la biométéorologie étudie l’effet de la météo sur les êtres vivants. Peu pratiquée au Québec, elle est déjà utilisée en Europe, notamment en Allemagne, où le bulletin météorologique intègre les différentes maladies susceptibles d’être aggravées par la météo.

Le météorologue Denis Bourque est l’un des pionniers de la biométéorologie au Canada, où il étudie, avec le médecin torontois John Bart, l’effet de la météo sur la santé. Le fruit de leurs efforts est en ligne depuis le début de l’année: le site MediClim (http://mediclim.com) propose gratuitement un bulletin météo et envoie par courriel des alertes aux 10 000 personnes inscrites quand les conditions météorologiques locales sont susceptibles de détériorer leur santé.

«Pour l’instant, cela concerne les personnes atteintes de migraine, d’asthme, d’arthrite ou de maladies cardiaques et vasculaires», précise Denis Bourque.

Pour déclencher la migraine, il faut la conjonction de plusieurs facteurs, comme la consommation d’alcool, le manque de sommeil, une lumière vive et une modification brusque du temps, (en période d’orage).

«On ne peut rien changer à la météo. Mais, tout comme on prend un parapluie lorsque de la pluie est annoncée, on peut éviter d’accumuler les déclencheurs de migraine en refusant, par exemple, un verre de vin les jours où les facteurs de risque sont élevés», explique-t-il.

Si climat et santé sont indissociables, chaque personne subit l’influence de la météo de manière différente.

«Des études ont montré que 51 % des migraineux pouvaient considérer la météo parmi les facteurs déclenchants», explique Denis Bourque.

En période de grands froids ou de fortes chaleurs, notre organisme doit maintenir une température constante, ce qui peut demander beaucoup d’énergie. Ainsi, en dessous de -5 ?°C, le froid double les risques d’infarctus du myocarde, car il favorise la viscosité du sang.

Moins liquide, celui-ci peut former des caillots et obstruer les artères. Le froid dessèche littéralement la peau, d’où l’importance de l’hydrater régulièrement. Il peut aussi déclencher de violentes crises chez les asthmatiques. Ainsi, il faut protéger ses voies respiratoires à l’aide d’une écharpe pour «réchauffer» l’air avant qu’il ne pénètre dans les poumons.

«Si on prévoie une activité en plein air, on doit prendre quelques bouffées de son bronchodilatateur avant de sortir», recommande le pneumologue Pierre Larivée.

 Quant aux périodes chaudes, elles favorisent notamment les crises d’asthme et d’allergie. Une hydratation insuffisante peut même entraîner des infections urinaires ou rénales. L’important, c’est de se protéger dès le début de la chaleur ou du froid, car le corps est plus vulnérable s’il n’a pas eu le temps de s’habituer.

La météo influence la qualité de l’air, et celui-ci a un effet direct sur la santé.

«Chaque jour, 7 200 litres d’air passent par nos poumons», affirme Pierre Larivée.

Les gens qui souffrent de problèmes respiratoires doivent faire particulièrement attention à tout ce qui pourrait irriter leurs voies respiratoires, comme la pollution, le pollen ou l’humidité.

En période de grandes chaleurs, la pollution atmosphérique se fait encore plus ressentir. Le smog, formé d’un mélange de particules fines de polluants atmosphériques et d’ozone, est alors particulièrement néfaste, et accroît les problèmes respiratoires et cardiovasculaires.

La météo a une influence directe sur la concentration de pollen dans l’atmosphère. Le soleil, la chaleur et le vent vont favoriser sa dissémination. Les pollens sont encore plus nocifs lorsqu’ils sont combinés au smog. Si on est allergique ou asthmatique, on doit vérifier le taux de pollen avant de sortir. On doit aussi éviter d’aller dehors très tôt le matin ou par temps chaud et venteux. Enfin, on doit privilégier les activités extérieures après une bonne pluie, car les pollens sont alors moins nombreux.

Par temps humide ou froid, les douleurs articulaires se réveillent. Certains arthritiques affirment même pouvoir prévoir l’arrivée de la pluie en raison de l’augmentation de leurs douleurs.

«C’est un mythe», assure le rhumatologue Mark Hazeltine.

Les effets du temps sur les affections articulaires n’ont été étayés par aucune étude scientifique. Il est possible que certaines personnes soient sensibles aux conditions météorologiques, mais il est difficile de faire le lien entre les crises arthritiques et l’arrivée d’un temps froid et humide. On ne doit pas s’empêcher d’être actif; si les douleurs sont plus fortes par temps de pluie, on doit adapter sa médication.

«Il y a des gens, comme les amoureux du ski, qui se réjouissent de l’arrivée du froid!» rigole le psychologue Nicolas Chevrier.

Selon lui, tout dépend de la perception qu’on a, et aussi de l’importance qu’on accorde à la météo.

«Tout d’abord, on doit prendre conscience de l’influence néfaste de la météo sur le moral. Puis, on doit se poser cette question: pourquoi est-on moins en forme par tel ou tel temps? Il faut essayer de voir les choses en imaginant les moments agréables à vivre pendant ces périodes», explique l’expert.

La dépression saisonnière touche de nombreuses personnes en automne et en hiver. Elle s’estompe naturellement au retour du printemps et est essentiellement due au manque de lumière naturelle.

«Les symptômes sont une fatigue chronique, un grand besoin de sommeil, de l’irritabilité et une augmentation de l’appétit, qui peut entraîner une prise de poids», explique le psychologue. Pour prévenir cette dépression, il est bon de marcher au moins une heure par jour, de préférence le matin, quand le soleil est le plus fort.

«On peut aussi faire de la luminothérapie en s’exposant quotidiennement à une forte lumière. La lampe doit éclairer à 10 000 lux pour être efficace», assure-t-il.

L’idéal, selon lui, est de combiner la luminothérapie avec des habitudes de vie saines.

«Cela empêche la dépression saisonnière de revenir chaque année», termine-t-il.

http://www.moietcie.ca