Magazine Journal intime

La poss’ belch’ n’est plus ce qu’elle était (une fois)

Publié le 12 février 2013 par Anaïs Valente

Nan, je ne vais pas vous parler ici des colis qui se perdent, des tarifs qui augmentent au fur et à mesure qu’internet et ses mails grappillent le marché ou de la sensation que j’ai que la France est à l’autre bout du monde quand je vois le temps (et l’argent) mis à recevoir quelque chose en provenance de ce pays fort fort lointain.

Ici, c’est de rapports humains dont je vais vous parler.

Vous savez, ce qui fait que nous sommes des zanimos sociaux avant tout.

Au bureau, j’ai la chance d’avoir toujours eu un facteur sympa.  Le premier était si sympa que, quand je le croise ici ou là, on se fait toujours un petit coucou, des années après qu’il ait changé de fonction, c’est dire.  Si, c’est dire ! Passque là oùsque je vis depuis dix ans, j’ai qu’une vague idée de la tête qu’a mon facteur, donc je trouve que là oùsque je bosse, c’est le bonheur factoriel.

Puis il est parti, et y’a eu un nouveau facteur.  Toujours aussi sympa.  Jamais râleur quand il nous apporte nos innombrables colis Amazon, à Mostek, à La collègue sans surnom et à moi.  Jamais râleur quand il m’apporte tous ces jolis livres dont je vous parle régulièrement.  A force d’en voir arriver, des livres, pour moi, il me saluait même d’un « j’ai de la lecture pour vous », avec un grand sourire, en entrant au bureau, chargé comme un baudet joyeux malgré le poids de la vie (et de ma bibliothèque en devenir).

Sérieusement, honnêtement et tutti quanti, un bonheur que mon facteur.

Et puis le drame dramatiquement dramatique s’est joué.

Depuis une semaine, il a disparu sans laisser d’adresse.  Un comble pour un facteur, vous en conviendrez.

J’ai tout d’abord trouvé une masse de courrier dans la boîte aux lettres.  Bizarre autant qu’étrange.  Et comme la situation se renouvelait chaque matin, je me suis dit qu’il était en congé.  Puis l’autre jour, voyant une factrice s’acharner comme une dingue sur la boîte pour y faire entrer du courrier (va-t-en faire entrer cent enveloppes dans une chtite boîte, un vrai challenge), je lui ai signalé qu’il y avait une vie dans le bureau, qu’elle pouvait entrer pour y déposer son bagage.

Et le lendemain, la factrice avait compris, vu qu’elle est entrée avec ledit bagage.

Sauf qu’elle m’a immédiatement mis au pas, la médéme : « j’ai pas l’obligation de vous apporter le courrier », qu’elle m’a dit, « si ça entre dans la boîte je peux le mettre dans la boîte, là je vous l’apporte car il y a un colis mais sinon on m’a bien dit que je pouvais le mettre dans la boîte (pigééééééééééé) ».

Çaaaaaaaaaaaaaaaaa va, on a compris, feignasse, t’as pas l’énergie de marcher les dix pas entre la boîte et le bâtiment.  T’as pas l’envie d’entrer faire une causette, ou simplement dire bonjour, bref voir un être humain, faire un sourire, avoir le plaisir de croiser quelqu’un, puis, avec le temps, me dire en souriant « j’ai de la lecture pour vous ».

C’est vraiment dommage cette attitude.  Je dirais bien que c’est la faute au géoroute, mais j’ai des doutes (et je fais des vers sans en avoir l’air comme Victor Hugo sur son petit pot).  C’est la faute à la société, ma bonne Dame, qui fait qu’on ne se parle plus, qu’on ne se regarde plus, qu’on ne s’aime plus, tchu.  Plutôt que de sortir des timbres débiles qui sentent le chocolat, la posss’ belch’ ferait mieux d’apprendre à ses factrices à être sympas comme des routiers.

De là à en conclure que les femmes sont plus infectes que les hommes en matière de relations sociales, il n’y a qu’un pas que j’ai bien envie de franchir, quand bien même je suis une femme…

L’horreur dans tout ça, c’est que c’est pas une remplaçante, c’est bel et bien la nouvelle factrice, que je vais me coltiner jusqu’à la pension... euh c’est bien à 65 ans la pension ?


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