Magazine Humeur

Benoît XVI, l'Eglise et l'Esprit Saint

Publié le 13 février 2013 par Perceval

Ce matin, mercredi 13 février, l'édito politique de Thomas Legrand sur France-Inter à 7h45, parle de l'Esprit-Saint … miracle de l'actualité à l'occasion de la « renonciation » du Pape. Intéressant.

Saint-Gregoire-le-Grand-inspire-par-lEsprit-Saint-Registr.jpg
Saint-Grégoire le Grand inspiré par l'Esprit, Saint-Registrum-Gregorii

Le journaliste s'interroge sur le fait qu'au moment où Jean-Paul II estimait devoir remplir sa charge, - donnée par l'Esprit Saint - jusqu'au bout; le monde catholique trouvait cela formidable et courageux. Et, aujourd'hui, dans une situation semblable, le pape renonce : et, l'on trouve cela formidable et courageux...

Que s'est t-il passé... ?

vatican-pope-conclave-ratzinger.jpg
Le chroniqueur s'interroge : Soit cette décision est humaine, et l'Esprit Saint n'y est pour rien ; soit l'Esprit saint se contredit d'un pape à l'autre …

Cette question, semble t-il, est importante, puisque la réforme de l'Eglise en dépend :

Soit comme le pense Olivier Bobineau prof à Sc. Po. Le catholicisme romain ne peut pas se régénérer, restant ( jusqu'à quand …?) - au cœur d'un occident qui s'est démocratisé, et socialement libéralisé -  une institution anachronique avec sa structure pyramidale et son magister masculin...

Soit, s'il est admis que la décision humaine a pris le pas, alors l'Eglise pourrait se donner les moyens d'emprunter la voie de la réforme...

Pour O. Bobineau, «  l'institution Eglise veut encadrer le sentiment des individus depuis son centre romain », ell ne peut accepter que « la modernité vienne briser les chaînons de tout contrôle centralisé pour faire de l'individu un être libre et souverain... qui deviendrait alors son propre centre. »

Benoit-XVI.jpg

Soit le successeur de Benoît XVI « ajuste l'Eglise - plus que ne l'a fait Vatican II - à la modernité en modifiant son mode "moralisant" de contrôle des sentiments, mais peut-il le faire au point de défigurer ce qui a constitué le catholicisme? », soit « il confirme le repli identitaire au sein de "foyers catholiques de résistance" dans les sociétés modernes et déploie son pouvoir dans les autres sociétés, où les institutions sont encore légitimes à encadrer les consciences. » O. B.

L'idée qu'il fallait que le Pape aille « jusqu'au bout » était une conception monarchique. Avec cette 'démission', « Benoît XVI introduit l'idée que le titulaire de la charge a la possibilité de dire "j'arrête". La fonction de pape devient une aussi fonction comme une autre... Benoît XVI a agi en conscience... A cet égard, on peut dire qu'il est « moderne », alors qu'il est anti-moderne sur tant d'autres points. » Étienne Fouilloux, professeur émérite d'histoire contemporaine à l'Université-Lyon 2, chercheur associé de l'équipe RESEA du LARHRA. Il est spécialiste d'histoire religieuse du XXe siècle ...

« Le pape avait certes été élu par des hommes, mais avec l'intervention de l'Esprit saint ! Dieu devait donc donner au pape la force d'assumer cette charge, quelles que soient ses faiblesses humaines. D'un point de vue théologique, cela change la conception de la papauté, même si cela ne veut pas dire que Benoît XVI n'a plus confiance en un soutien divin... Mais il prend en compte des considérations terrestres. » Étienne Fouilloux

Sources : France Inter, L'Express et Le Monde du 12/02.


Retour à La Une de Logo Paperblog

Magazine