Avec mes quelques amourettes de ces dernières années et les derniers événements en date, je me suis rendue compte de quelque chose : être amoureux, c'est une chance, quand c'est réciproque. En fait, je considère de plus en plus l'amour réciproque comme une denrée rare, pour tout le hasard et la chance que ça implique.
Je m'explique. J'ai aimé trois hommes (deux garçons + un homme, en fait) dans ma courte vie. Je vous fait l'autopsie de mes sentiments amoureux bafoués :
1) Le premier est sans doute celui qui m'a fait comprendre qu'on pouvait faire n'importe quoi, même retourner la Lune ne suffisait pas à se faire aimer de quelqu'un qui n'était pas fait pour nous aimer. Premièrement, il m'a détestée. J'étais jeune, un peu kikoo, et il y avait probablement de quoi se moquer. J'avoue. Puis, nous sommes devenus amis. Puis, meilleurs amis. Je souffrais d'être son amie, mais j'étais tellement bien lorsqu'il me prenait dans ses bras, lorsqu'il me disait que j'étais son amie de cœur et la meilleure qu'il ait jamais eu... Mais jamais, jamais il n'a été amoureux de moi. Et même si on se revoit dans dix ans, je crois qu'il ne le sera jamais. Parce que nous ne sommes pas faits pour être amoureux l'un de l'autre, même si je l'ai aimé.
2) Le deuxième fut l'amour le plus désintéressé de mes vingt ans de vie. Un jour, je l'ai vu dans la cour, avec son marcel kaki, ses chaussettes dans ses sandales, sa coupe au bol et ses béquilles, et la foudre m'est tombée dessus. J'ai eu le crush, oui. Il n'y avait sans doute aucune raison valable à cet amour, vu toute l'incompréhension générale dont mes sentiments amoureux ont fait l'objet, mais c'était comme ça. Je l'aimais, vraiment fort. Encore aujourd'hui, cinq ans plus tard, je le porte toujours dans mon cœur, et j'aimerais être son amie, sa pote, si j'osais aller vers lui. Je n'ai jamais rien attendu de lui, j'ai toujours été trop timide pour l'approcher, et je pense qu'il avait de l'affection pour moi. Il savait que j'étais amoureuse. Mais il ne s'est jamais rien passé, mis à part des regards, des petites discussions et beaucoup de bonheur pour moi. Le voir me suffisait. Lui parler rendait n'importe quelle journée pourrie complètement magnifique. J'étais l'imbécile heureuse type. Je ne l'ai plus jamais revu depuis la fin du collège, j'ai comaté intérieurement très longtemps pour me remettre de son absence, mais savoir qu'il est là, quelque part, me suffit. J'ai survécu sans la réciprocité parce que je pensais n'en avoir pas besoin. C'était faux, bien sûr.
3) J'ai rencontré celui que je croyais être l'amour de ma vie. En à peine deux semaines, nous nous disons déjà « Je t'aime », il y avait comme une tension sexuelle les premiers temps, une énorme attirance entre nous. Je pensais avoir aimé le deuxième au maximum. Mais en fait, non. L'amour, quand on nous le rend, est bien plus dévorant, à mon sens. Nous étions si heureux de nous être trouvés, ça se sentait. Nous sommes restés quelques années ensemble, un peu plus de trois pour être précise. Je nous considérais comme chanceux. Chanceux d'être tombé chacun sur quelqu'un pour qui nous avions des sentiments et qui était capable de nous les rendre. Pour moi, c'était complètement fabuleux. Je remerciais le ciel de cette chance. Pourquoi ?
Parce qu'il me semble que c'est une chance énorme. On ne tombe pas amoureux de chaque être humain qui arrive à nous faire rire, ou qui a les mêmes goûts que nous... On ne tombe pas amoureux de tous les bels hommes qu'on croise, ou de tous les hommes qui nous aiment... Pour tout vous dire, cet article m'est inspiré d'un épisode de la série « New Girl ». Jess, petite bombe un peu bizarre, trouve un homme aussi saugrenu qu'elle, qui l'aime telle qu'elle est, avec ses folies et sa manie de chanter ses phrases. On pourrait se dire « Putain, ils vont se marier et avoir des enfants ». Mais non. Lorsqu'il lui avoue qu'il l'aime, elle se rend compte que ce n'est pas son cas. Tout concorde, pourtant ! Ça ne devrait pas se passer comme ça ! Je sais, ce n'est qu'une série, mais c'est à mon sens une chose qui arrive vraiment souvent. L'amour, le vrai, lorsqu'il est réciproque, est rare. Il n'est pas inexistant, on peut même le rencontrer quelquefois dans une vie. Mais pas si souvent, vraiment pas. Alors oui, selon moi, c'est une chance à ne pas laisser passer juste parce que la personne qu'on aime a des défauts, qu'on a oublié ce que c'était d'être célibataire et qu'on se dit qu'on trouvera peut-être mieux ailleurs. La seule chose que je souhaite aux gens qui font la connerie de tout foutre en l'air pour de la merde, c'est de se rendre compte de leur foutue erreur un jour ou l'autre. Même si ce n'est pas rattrapable, au moins, ils sauront.
(Comme demain c'est la St-Valentin, je fais un effort, je parle amour... sans vomir de haine, ni rien. Un petit bisou de remerciement quand même ?)