Exploiter les minerais des astéroïdes

Publié le 18 février 2013 par Nuage1962

Je peux comprendre la convoitise des astéroïdes, la recherches, les connaissances … et même les avancées en médecine et de la vie de tous les jours grâces a l’exploration de l’espace, mais ramener des gros cailloux et tout les risques, les difficultés cela vaut-il vraiment la peine de dépenser autant alors qu’il y a des besoins criants ici sur Terre
Nuage

Exploiter les minerais des astéroïdes

Deep Space Industries est l’une des deux entreprises qui projettent d’exploiter les minerais présents sur les astéroïdes. Crédits photo : Bryan Versteeg

Deux entreprises américaines ambitionnent d’exploiter les astéroïdes qui tournent par milliers autour du soleil pour en exploiter les métaux précieux et les terres rares. C’est encore du rêve mais pas de la science-fiction affirme l’astrophysicien Patrick Michel.

Elles prétendent cueillir les astéroïdes dans le ciel, ou presque! Deux entreprises américaines (Deep Space Industries et Planetary Ressources dont Google est l’un des investisseurs) ont l’intention d’exploiter ces cailloux célestes de toutes tailles qui tournent par milliers autour du Soleil.

Sur le papier, l’idée est terriblement attrayante: les astéroïdes sont potentiellement riches en métaux précieux, en terres rares ou en glace.

«Ce n’est pas tout à fait de la science-fiction mais pour le moment cela reste du rêve», affirme l’astrophysicien Patrick Michel, de l’Observatoire de la Côte d’Azur (CNRS).

Du coup, quand l’une des deux entreprises annonce qu’elle va lancer en 2016 des sondes suffisamment lourdes (32 kg) pour rapporter sur Terre après un périple de deux à quatre ans des échantillons de 27 à 68 kg, il émet de sérieux doutes.

À ce jour, seule une mission japonaise (Hayabusa 1) a permis de rapporter quelques microgrammes de poussières d’un astéroïde. Et il existe trois grands projets scientifiques élaborés respectivement par la Nasa (Osiris Rex), par l’agence spatiale japonaise (Hayabusa 2), sans oublier le programme MarcoPolo-R de l’Agence spatiale européenne (ESA), encore en phase de sélection, auquel participe Patrick Michel. Objectif? Arracher une centaine de grammes d’un astéroïde. Coût? Plusieurs centaines de millions d’euros!

Plus de 9000 astéroïdes dans le voisinage de la terre

 

«Pour une exploitation commerciale, cela veut dire qu’il faudra beaucoup plus d’argent», insiste Patrick Michel et surtout mettre au point des techniques très sophistiquées.

«Réussir à prendre un peu de matière sur un astéroïde est très difficile», poursuit le scientifique.

«Tout objet qui tente de toucher un astéroïde est immédiatement éjecté» en raison du manque quasi total d’attractivité.

«Si un jour on veut creuser dans un astéroïde, il faudra se poser, s’ancrer et c’est extrêmement délicat.» C’est la raison pour laquelle les techniques de récolte imaginées à ce jour durent à peine quelques secondes.

L’entreprise Planetary Ressources envisagerait pour sa part de capturer des pierres entières d’environ un mètre de diamètre pour les placer en orbite autour de la Terre ou les rapprocher des stations spatiales.

Or «ramener un astéroïde dans l’atmosphère sans qu’il brûle ou s’écrase au sol constitue là encore un véritable défi», tempère Patrick Michel.

Sur plus de 9000 astéroïdes recensés par la Nasa dont l’orbite passe dans le voisinage de la Terre, plus de 1500 sont d’un accès aussi facile que la Lune selon les investisseurs privés.

«C’est bien qu’il y ait de l’ambition sur ces questions, s’enthousiasme Patrick Michel. Cela permet de faire vivre l’idée d’autant que les agences spatiales qui dépendent des États ont de moins en moins les capacités financières pour soutenir des projets aussi onéreux et qui nécessitent des collaborations internationales, voire des fonds privés.»

Si les astrophysiciens réussissent à rapporter les cent grammes tant convoités «cela ouvrira un monde infini de recherche».

Les 350 kg de roches lunaires rapportés par les missions Apollo livrent encore leurs secrets grâce, notamment, aux technologies qui ne cessent de s’améliorer.

«C’est la raison pour laquelle on devrait garder au moins 70 % des échantillons pour les recherches futures», rappelle le scientifique.

Les cent petits grammes permettraient non seulement de savoir si les richesses espérées sont bien présentes dans les astéroïdes mais aussi offriraient une mine d’informations sur la formation des planètes et l’émergence de la vie sur Terre. En bref, «sur nos origines».

http://www.lefigaro.fr