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Œdipe, son père, sa mère…

Publié le 18 février 2013 par Lafeedulac

soeurs

Deux soeurs

Si on parlait un peu du complexe d’Œdipe ? Bon, on va utiliser cette appellation même si je ne la cautionne pas. Parce que selon moi le mythe d’Œdipe ne fait pas référence à un désir farouche du héros d’épouser sa mère mais bien à la force du destin.

Non mais imagine, le roi à qui on dit « Oh ben votre bébé tout mignon, là, dans quelques années il va vous tuer et épouser sa mère », alors forcément là le mec il se dit qu’il vaut peut-être mieux l’envoyer grandir un peu plus loin, ce morveux. Et voilà que l’autre, une fois devenu adulte il prend la route pour Thèbes, la ville dont son père est roi, mais il ne sait pas que c’est son père évidemment. Il rencontre le roi sur le chemin, et il se chamaille avec lui, toujours sans que l’un ou l’autre ne sache qu’ils sont père et fils. Et POF ! Oedipe le tue. Ah ça pinaillait pas à l’époque. Bref après il résout l’énigme du Sphinx et il épouse sa mère dans la foulée! Bon quand il apprendra que c’est sa mère, il se crèvera les yeux, pour ne plus voir ses fautes.

J’espère ne pas en arriver là. Mais j’ai deux complexées d’Œdipe à la maison…

Attila, presque 4 ans qui reste collée à sa maman, qui veut que ce soit maman qui prépare le biberon (oui, elle a du mal à lâcher le bib' du matin), qui l’habille, qui l’amène à l’école et qui vienne l’aider aux toilettes, mais qui balance :

- Quand je serais grande, toi, tu seras vieille et moi je serais avec mon papa.

Et visiblement, peu lui importe que son père soit ENCORE plus vieux que moi.

La dernière fois que je l’ai emmenée chez le coiffeur, et que la coiffeuse lui a dit qu’elle allait être toute jolie pour aller à l’école voir ses copains et ses copines, son Altesse Oedipienne lui a répondu :

- Non, pour mon papa juste.

Et c’est à peu près tout ce qu’elle a daigné dire à la coiffeuse.

Mini-Mini, 2 ans et demi, prend systématiquement ma défense dès que le Macho m’approche.

- Embête pas maman !

Et du haut de ses 90 cm et 13 kg, elle essaie de déplacer les 95 kg (oui, 95) de son père.

Depuis peu, elle a changé de refrain

- Pas de câlin à maman, toi ! Maman câlins à moi.

Le Macho a bien essayé de lui expliquer que si papa et maman ne faisaient jamais de câlins, elle ne serait pas là, elle s’en cogne.

Mais la chipie prend un malin plaisir parfois, à se jeter dans les bras de son papa en criant :

- Moi pas collée à maman, moi collée à papa.

Il lui arrive même de me le dire alors que son père est absent. Juste pour me rendre jalouse ? Je n’en doute pas. De temps à autre, Attila pratique aussi le câlin fourbe à son père. Si, tu sais le câlin fourbe  c’est quand elle lui fait un câlin en vérifiant bien si je regarde.

Et n'oublions pas les colères d'Attila, qui se terminent immanquablement par un tonitruant :

- T'es plus ma maman !

Jamais elle ne se permettrait de dire une chose pareille à son père.

Moi, j'ai hâte de voir ce que ça va donner à l'adolescence...

Moralité : Si tu veux éviter que tes mômes te balancent des vacheries, évite de t’en occuper au quotidien, de les soigner, de te lever la nuit et de lire des histoires. Contente toi de jouer un peu avec eux juste avant de les mettre au lit pour qu’ils soient bien excités, de leur donner des bonbons avant de passer à table et de les emmener un peu partout (surtout dans les endroits où l’on emmène pas les enfants habituellement)(genre les magasins de bricolage).


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