C’est un fait : un cheveu abîmé ne se réparera jamais. Une fois qu’on a compris ça, et parfois c’est dur de l’admettre, on accepte qu’il ne sert plus à rien d’utiliser tous les produits soi-disant miraculeux pour réparer les pointes abîmées. Non la seule façon d’éliminer les fourches, c’est de couper.
Je sais, oui, moi aussi j’ai eu du mal à m’y faire. Pas tellement parce que j’étais attachée à mes longs cheveux. Enfin si, mais peut-être pas pour de bonnes raisons. En réalité, quand j’ai connu le Macho il m’a dit « pour les cheveux, change rien ! », alors j’imaginais pas les couper, tu vois.
Et puis, j’en ai eu marre. J’ai changé de couleur, mais ça n’a pas suffit. J’en ai eu marre de devoir prévoir une heure à chaque fois que je devais faire un shampooing, et une heure de plus si je devais les sécher. Marre de les coincer partout, sous la bandoulière de mon sac, dans la portière de la voiture, dans mes écharpes ou mes foulards. Marre de devoir les attacher dès que je fais un truc qui nécessite de se pencher un minimum (oui, ne jamais oublier d’attacher des cheveux longs avant de nettoyer les toilettes) (ou de vomir). Et surtout, marre d’avoir toujours la même tête, avec pour seule variante attachés ou libres.
Alors, je suis allée chez le coiffeur. J’ai d’abord tourné autour du pot, hésité sur le jour, regardé des photos. Puis, un matin, hop ! J’ai poussé la porte et j’ai pris un rendez-vous pour le lendemain après-midi.
Je me suis souvenue de la coupe qui me faisait rêver quand j’étais jeune plus jeune et que je n’ai jamais pu avoir, faute de volume, disaient les coiffeurs(certaines, pas parmi les plus jeunes avouons le, reconnaîtront la coupe emblématique des salons Dessange à une certaine époque).
J’ai souvent été déçue parce que j’arrivais chez le coiffeur avec une idée trop précise et trop figée de ce que je voulais. Et forcément, je ne ressortais jamais avec la tête que j’avais imaginée. J'ai même essayé la permanente ( ouais, j'avais peur de rien à l'époque.
Alors, cette fois j’ai juste dit que je voulais couper, pour enlever ce qui est abîmé, que je voulais peut-être dégrader un peu pour créer du mouvement, ou une frange peut-être. Et puis la coiffeuse m’a confirmé qu’il faudrait enlever pas mal de longueur, qu’en allégeant ça donnerait du volume et ça revitaliserait les ondulations, qu’on pouvait alléger les contours du visage en dégradant, pour la frange on verra à la fin, mais un truc léger pour pas manger le visage.
Quand elle a coupé la masse derrière à grands coups de ciseaux, j’ai entendu la dame au casque derrière moi étouffer un cri… J’ai vu les mèches tomber autour de moi. Un peu ici, un peu là, encore un peu ici… On a dégradé autour du visage, et on a opté pour une petite frange fine et légère.
J’en revenais pas. Pendant des années, j’ai cru que j’avais les cheveux raides et désespérément plats, alors que non. Il m’aura fallu près de 38 ans, quand même. Non, mais en fait c’est depuis à peu près 3 ans que mes cheveux ondulent, les surprises de la vie au bord de la mer. Et j’adore. J’adore ma coupe. J’adore pouvoir me coiffer en quelques minutes, du bout des doigts. J’adore pouvoir me laver les cheveux sans me bloquer toute une soirée. J’adore la réaction qu’a eue le Macho.
Et ce qui est bien c’est que ça me donne envie de m’occuper de moi, un peu plus, un peu mieux.