« Georges », de Tanguy Prouvost : écrire pour exorciser la maladie
Autant vous prévenir tout de suite : vous n'allez pas aimer Georges, ce petit personnage malfaisant, venu, un jour d'octobre 2002, chambouler le destin de Tanguy Prouvost, alors âgé de dix-neuf ans...
Octobre 2002.
Des copains jouent au foot sur le sable du Touquet. Soudain, l'un d'eux perd l'équilibre et tombe, sans que cela n'ait à voir avec le jeu. Tanguy Prouvost ne
comprend pas ce qui lui arrive. Ce jeune homme plein de vie va se découvrir atteint d'une maladie non identifiée qui va lui rendre la marche très difficile : une maladie auto-immune touchant
les cellules nerveuses. « Pourquoi tu boites ? », lui demandent les enfants. « On ne me regarde pas dans les yeux, mais dans les jambes », écrira plus
tard ce jeune homme frappé par un sort terrible et révoltant. Entouré de beaucoup d'amour, celui de sa famille et de ses amis, Tanguy va faire face, avec un énorme courage, à cette maladie non
identifiée qu'il nommera Georges, dans un livre émouvant et drôle, consacré à son rude combat et à ses espoirs de guérison.
« Ta mère Sclérose est affreuse, Georges, ton père Addison hideux, ta soeur Polyarthrite repoussante, ton frère Parkinson vilain... » Tanguy règle ses comptes avec cet
ennemi intime qui commande à ses jambes et dont il essaie de se défaire, avec l'aide de la médecine ou, devrait-on dire, des médecines.
Parfois, Georges paraît vaincu, notamment par des injections de cortisone... mais il reprend bientôt du poil de la bête. Tanguy, heureusement, est aussi obstiné
que lui et c'est sa confrontation avec Georges, son « moche », qu'il raconte, en proposant au lecteur d'entrer dans un monde imaginaire où il confie son cas médical à des
personnages de la planète Zorg (la médecine traditionnelle) et de la planète Obléo (la médecine homéopathique), sans oublier un long séjour chez un chaman de Poco-Apoco (La Bolivie).
« Tout est vécu, mais irréel », déclare Tanguy. « Je n'ai pas d'explication face à ce qui m'est tombé dessus par hasard et le fait
de m'inventer un monde m'a permis de m'accepter comme je suis. Je ne suis plus soucieux du regard des autres. Et c'est tellement plus simple d'en parler comme ça. Mes proches me disent
"Comment va Georges ?" et pas "Comment va la santé ?" Ça m'aide et ça les aide aussi. »
Tanguy, qui aimerait voir travailler ensemble les médecins des planètes Zorg et Obléo, rend hommage à tous ceux qui l'ont aidé et l'aident encore dans sa quête
médicale. Plein d'espoir et fort de cette envie de guérir qui est la sienne, il a su puiser de la force dans cette confrontation avec son ennemi, jusqu'à lui lancer :
« C'est bien, va-t-en maintenant, tu m'as fait mûrir, Georges ! »
« Georges », livre à compte d'auteur, par Tanguy Prouvost, chez Bayard Service Édition. 105 pages. 12 E. Pour se procurer le livre :
tprouvost@gmail.fr