Ce voyage a une trame narrative très simple: Le jeune homme veut rentrer chez lui. Ce qui fait la richesse de l'histoire, c'est ce monde étrange imaginé par Fred. Cet univers que je prends plaisir à visiter d'album en album. Dans ce tome, les bateaux naviguent en bouteille, les licornes racontent des énigmes, les plantes horloges ne donnent pas l'heure, et les centaures assurent le service et l'entretien des maisons. Maisons qui poussent comme des plantes. Philémon est notre regard, notre repère. Nous sommes comme lui un étranger dans ce monde dont les règles nous échappent. Mais Barthélémy les résume très bien: Ici, plus rien n'est impossible et donc, plus rien ne doit nous étonner. Le Naufragé du A comporte trois histoires, que l'auteur relie par des petits textes. Le tome se finit sur la certitude que le jeune homme devra repartir pour le monde des lettres. Fred illustre avec maestria et de manière stylisée son histoire. Ces dessins ont l'air d'être enfantin, comme pour mieux nous emmener dans cet univers que peut-être seul un grand enfant pouvait concevoir. Mais derrière ce choix, se cache une précision claire et surtout des ambiances colorées. Toutes les couleurs se rencontrent sur ces îlots mystérieux. Jaune, orange, vert, rouge, violet, toutes sont là, et s'harmonisent curieusement. Le cadrage est très classique. Il est interrompu par de (trop rares) double pages présentant un énorme dessin. Fred partage son sens de l'humour autant par son récit que par ses graphismes. Le cadrage classique est compensé par un dynamisme des mouvements. Regardez à nouveau le passage de la tempête où Philémon se courbe sous la pluie battante pour aller vers la plage; et prenez le temps de laisser flâner votre regard sur tout ce qui s'ensuit. Bien que simple, le style de Fred n'est jamais figé, tout comme son univers. Et ce n'est sans doute pas innocent si un autre grand enfant, René Goscinny, s'est fendu d'une douce préface pour ce tome. Un petit texte qui nous amène doucement vers le monde de Fred. Moi aussi, en lisant Philémon, j'ai souvent envie d'avoir Fred à côté de moi pour l'écouter me raconter son récit avec sa « bonne grosse voix un peu bougonne » et son « sourire derrière les belles moustaches » comme disait Goscinny... David
Ce voyage a une trame narrative très simple: Le jeune homme veut rentrer chez lui. Ce qui fait la richesse de l'histoire, c'est ce monde étrange imaginé par Fred. Cet univers que je prends plaisir à visiter d'album en album. Dans ce tome, les bateaux naviguent en bouteille, les licornes racontent des énigmes, les plantes horloges ne donnent pas l'heure, et les centaures assurent le service et l'entretien des maisons. Maisons qui poussent comme des plantes. Philémon est notre regard, notre repère. Nous sommes comme lui un étranger dans ce monde dont les règles nous échappent. Mais Barthélémy les résume très bien: Ici, plus rien n'est impossible et donc, plus rien ne doit nous étonner. Le Naufragé du A comporte trois histoires, que l'auteur relie par des petits textes. Le tome se finit sur la certitude que le jeune homme devra repartir pour le monde des lettres. Fred illustre avec maestria et de manière stylisée son histoire. Ces dessins ont l'air d'être enfantin, comme pour mieux nous emmener dans cet univers que peut-être seul un grand enfant pouvait concevoir. Mais derrière ce choix, se cache une précision claire et surtout des ambiances colorées. Toutes les couleurs se rencontrent sur ces îlots mystérieux. Jaune, orange, vert, rouge, violet, toutes sont là, et s'harmonisent curieusement. Le cadrage est très classique. Il est interrompu par de (trop rares) double pages présentant un énorme dessin. Fred partage son sens de l'humour autant par son récit que par ses graphismes. Le cadrage classique est compensé par un dynamisme des mouvements. Regardez à nouveau le passage de la tempête où Philémon se courbe sous la pluie battante pour aller vers la plage; et prenez le temps de laisser flâner votre regard sur tout ce qui s'ensuit. Bien que simple, le style de Fred n'est jamais figé, tout comme son univers. Et ce n'est sans doute pas innocent si un autre grand enfant, René Goscinny, s'est fendu d'une douce préface pour ce tome. Un petit texte qui nous amène doucement vers le monde de Fred. Moi aussi, en lisant Philémon, j'ai souvent envie d'avoir Fred à côté de moi pour l'écouter me raconter son récit avec sa « bonne grosse voix un peu bougonne » et son « sourire derrière les belles moustaches » comme disait Goscinny... David