Imc

Publié le 11 avril 2008 par Anaïs Valente
Immédiatement, le courant est bien passé… c’est étrange comme parfois on n’a plus rien à dire après avoir parlé boulot et loisirs.  Rien de rien.  Et parfois, on ne parle ni boulot ni loisirs, on parle de tellement de choses que c’est comme si on s’était toujours connus.  Ames sœurs ?  Coup de cœur virtuel ?  Chais pas, mais j’aime.
Tout cela sur la page orange, mon site de rencontres belges favori.  Pas en live.  Pas encore.
Mais on discute on discute on discute.  Pour peu, on saurait plus se quitter.
Alors que je suis censée bosser pour mon blog, bosser pour mes articles sérieux, bosser pour mes projets top secret, voilà que je tchatte durant des heures.  C’est pas sérieux ma bonne Dame.
Puis vient le temps des confidences.  La confiance règne, on parle un peu plus de nos vies privées, de nos expériences, de nos rêves les plus fous, de nos envies secrètes.
Je l’avoue, j’ignore par quel concours de circonstances on en vient à parler poids.  J’ai sans doute dû me lamenter que j’avais un tantinet (mais si peu, si peu) grossi ces derniers temps, parce qu’il me lance « oui enfin, avec un IMC de 20,67593532, t’as vraiment pas à te plaindre ».
Je manque de m’étrangler avec ma gaufre pleine de sucre, de graisse et de conservateurs en apprenant qu’il a été calculer mon IMC.  Pour information, l’IMC c’est l’indice de masse corporelle (ou BMI en anglais, pour body mass index), que l’on obtient par un savant calcul (poids divisé par la taille / par cent au carré, ou quelque chose du genre).  Un chiffre somme toute peu révélateur, sauf dans ses extrêmes, car la densité osseuse entre en ligne de compte, de même que la répartition de la graisse, qui chez moi, est concentrée aux mauvais endroits, me donnant une silhouette de poule (une grosse masse sur deux petites allumettes de jambes, c’est mon destin).
Il a calculé mon IMC !
Je me souviens que j’avais révélé mon IMC sur mon blog il y a déjà un petit temps, et que certains curieux s’étaient rués sur la page orange pour tenter de m’y localiser, en vain, car trouver le poids et la taille via l’IMC n’est pas une mince (ou une grosse, c’est selon) affaire.  C’est même limite impossible au vu des innombrables possibilités taille/poids pouvant donner un même IMC.
Mais jamais, oh non jamais, je n’aurais imaginé que l’on puisse calculer l’IMC des femmes inscrites sur le site.  Je ne suis pas débile, je me doute que la taille et le poids sont analysés, scrutés, vus et revus, cela va de soi.  Alors, vous me direz, calculer l’IMC, ce n’est point grave, puisque poids et taille sont indiqués.  C’est juste un petit truc en plus…
Ben moi je dis que c’est grave, et s’il y a un psy dans la salle, j’aimerais qu’il me le confirme.  C’est révélateur d’une obsession obsessionnellement obsessionnante non ?
Vous me connaissez, je n’ai pas ma langue en poche.  Ainsi, après cette révélation, mon IMC-obsessed s’en est pris plein la tronche de ma part : et qu’à son âge (en plus c’est un vieux) c’est dingue d’être si superficiel, que je ne côtoierai jamais un homme qui fera une fixette sur le moindre gramme pris, le moindre soupçon de cellulite (et chez moi la cellulite ne se soupçonne pas, elle s’impose), que j’ai adopté mes cellules adipeuses pour la vie et que c’est à prendre ou à laisser, que manger de la salade verte (avec une tomate en dessert) chaque jour ne sera jamais mon leitmotiv, que j’aime trop les lasagnes et les macarons, et patati et patata.  Une vraie tornade, l’Anaïs.
Je lui ai enfin précisé qu’il devrait tenter de calculer mon QI tant qu’il y était, ainsi que mon QC (pour « quotient culturel », of course, mais il l’a interprété « quotient cul »… comble du comble, obsédé dans tous les sens du terme le bonhomme, par la minceur et par le sexe, mamma mia, c’est vrai que la pratique intense du sexe fait maigrir – il paraît, car ma pratique à moi se résume à l’abstinence…)
Pour tenter de se disculper, il m’a alors énuméré précisément les poids et taille de ses ex, afin de me prouver qu’il avait accepté des rondes dans sa vie (quel sens du sacrifice, n’est-ce pas ?).  Moi je vais vous le dire, je ne me souviens absolument pas du poids de mes ex, ni de leur taille d’ailleurs (et pourtant, dieu sait si j’en ai peu, d’ex).  Donc son listing en bonne et due forme n’a pas arrangé son cas, que du contraire.
Ensuite, il a eu la bêtise de me préciser qu’il bloquait (sur la page orange, comme sur tous les sites de rencontres, on peut bloquer qui on veut, en particulier, pour nous les femmes, les obsédés ou les mariés), donc il bloquait les femmes trop grosses qui le contactaient !  Non mais franchement.  Etre bloqué, c’est limite une insulte (mais pour les obsédés ou les mariés, c’est bien fait, na).  Alors bloquer des femmes jugées trop rondes, moi je dis que ça mérite des claques.  Des qui laissent de groooooooosses marques bien rouges sur les joues.
Non mais.
Il veut me rencontrer.  Je perds quatre kilos avant ?  Ou j’exige de connaître son IMC, pour indice de masse de cervelle ? Illu de Galourde, que je remercie