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Comment pensent les optimistes

Publié le 22 février 2013 par Nuage1962

On reproche souvent aux optimistes de ne voir que le bon côté et de ne pas voir tout ce qui va mal .. En fait, les optimistes sont aussi conscient de leur environnement, des malheurs des autres, des maladies et tout .. mais sans fermer les yeux, ils cherchent la lumière au bout du tunnel
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Comment pensent les optimistes

Comment pensent les optimistes

© Antonio Bronic / Reuters/REUTERS

Les optimistes sont d’abord ceux qui se bougent et cherchent de bonnes raisons de se battre dans un environnement qui, lui, a priori, ne va pas s’améliorer.

On a longtemps cru que la capacité de voir la vie du bon côté était un talent donné au hasard. Ce n’est pas forcément vrai.

Dans notre environnement morose (les Français ont récemment décroché la palme du pays le plus pessimiste, loin derrière les Irakiens ou les Nigérians), il faudrait mettre les optimistes, ces spécimens rares, sous verre. Pourtant, ceux qui diffusent enthousiasme et espoir autour d’eux sont plus souvent objets de moquerie. On relève essentiellement leur côté naïf, «à côté de la plaque» avec, en plus, une tournure d’esprit qui ne dépend pas d’eux mais semble une grâce tombée du ciel.

Depuis une vingtaine d’années, la psychologie positive s’attachant à décrypter le fonctionnement des «personnalités qui réussissent», il devient possible de comprendre avec plus de précision comment pensent et vivent les adeptes du «verre à moitié plein».

Pour Philippe Gabilliet, psychosociologue professeur à l’ESCP Europe et auteur d’un Éloge de l’optimisme(Éd. Saint-Simon), se disant lui-même «égaré dans le monde désenchanté de l’entreprise où les gestionnaires et les esprits les plus réalistes l’emportent désormais en influence», les optimistes sont d’abord ceux qui se bougent et cherchent de bonnes raisons de se battre dans un environnement qui, lui, a priori, ne va pas s’améliorer.

«C’est vraiment le propre de ces personnalités: ils fonctionnent essentiellement en mode potentiel, explique-t-il. Dans n’importe quelle situation, ils voient d’abord ce qu’il est possible de faire. Un pessimiste, même très intelligent, se contentera de constater, éventuellement d’analyser. Mais il restera dans une posture passive, voire de victime.»

Faire du mieux possible malgré ce qui leur arrive

 

À l’inverse, l’optimiste, chercheur de mouvement, de liberté, ira même parfois jusqu’à «faire comme si» (faire comme si j’allais guérir de cette maladie incurable, retrouver un travail prochainement…) pour ne pas stagner dans le fatalisme.

«Ils ont une confiance non négociable dans le pouvoir de leur volonté», rappelle Philippe Gabilliet.

C’est là un autre de leur mode de fonctionnement: l’optimisation. Faire du mieux possible malgré ce qui leur arrive. Yves de Montbron, administrateur du site de la Ligue des Optimistes et créateur de manager-positif.com, cite en exemple ce père de famille croisé il y a quelques années dans un port des Antilles.

«Il avait emmené toute sa famille faire un tour du monde en voilier après avoir été sauvagement licencié, raconte-t-il. Et il disait: “Ce patron que j’ai tellement haï il y a un an, si je le rencontrais aujourd’hui, je sauterais dans ses bras. Grâce à lui, j’ai réalisé un des rêves de ma vie.”»

Martin Seligman, professeur à l’université de Pennsylvanie et «pape» de la psychologie positive, a précisé le mode de pensée optimiste. Ceux qui adoptent cette «attitude mentale» voient la dimension transitoire des événements, quand les pessimistes en voient le caractère permanent. Les premiers disent «un régime ne marche pas quand on déjeune souvent au restaurant», alors que les seconds affirment: «Ça ne sert à rien de faire un régime.» Autre manière d’envisager la réalité qui plombe les pessimistes: la généralisation. Ils affirment «la lecture, c’est nul» quand les esprits positifs disent «ce livre n’est pas terrible».

Et lorsque les événements difficiles arrivent, les optimistes n’en sont pas épargnés, mais ils parviennent à ne pas contaminer toute leur existence avec un problème: s’ils ont une crise de couple, ils ne laissent pas celle-ci envahir aussi leur vie professionnelle ou leurs relations avec leurs enfants. Ils savent compartimenter.

«Les coups de blues me tombent aussi dessus, confie Philippe Gabilliet, qui se définit plutôt bien loti en «optimisme de tempérament». Mais lorsque cela arrive, je sais que cela va passer.»

Caractère éphémère et précieux de la vie

Cette conscience de l’impermanence de tout est aussi une ressource fondatrice pour les «optimistes paradoxaux» comme Yves de Montbron qui avoue, lui, ne pas voir spontanément le côté rose des événements.

«Lorsque le niveau du moral baisse un peu, avoue-t-il, je me reconnecte à mon réseau d’amis, je pratique la gratitude et – notamment à la fin de ma journée – je note les trois ou quatre faits qui m’ont procuré de la satisfaction.»

Autant de stratégies qui laissent penser que les optimistes, bien loin d’être benêts, sont hautement conscients du caractère éphémère et précieux de la vie. Et leur mission inconsciente, le rôle qu’ils se donnent, est de diffuser cette découverte autour d’eux.

«La posture optimiste, c’est le carburant numéro un pour maintenir de la cohésion dans une équipe professionnelle, une famille ou une association», estime Philippe Gabilliet.

Cela tombe bien, les optimistes ont besoin de liens, de relations riches, d’amitiés. Une autre de leur particularité qui fait dire au psychosociologue que

«ce qui les différencie le plus des pessimistes, ce n’est peut-être pas leur intelligence, mais leur générosité».

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