Adieu Léopold Congo-Mbemba

Publié le 22 février 2013 par Stella

Triste nouvelle aujourd'hui : Léopold Congo-Mbemba est mort. C'est arrivé la semaine dernière, le 16 février 2013, mais je ne l'ai appris qu'aujourd'hui.

« Je m’en irai par les chemins du silence… », écrivait-il dans l'un des poèmes de son recueil Tombeau transparent. Oui, et il est curieux de se dire qu'on ne l'entendra plus...

Il était malade, nous le savions tous, mais à coup de chimiothérapies, nous avions cru qu'il s'en sortirait. Nous avions même fêté son retour parmi nous tous, ses amis, ses frères et soeurs. Mais la lutte était inégale, asymétrique comme on dit maintenant. Les métastases ont paru désarmer, elles n'ont fait que nous endormir. Lorsqu'elles se sont saisies à nouveau de lui, c'en était fait de notre grand Léopold. Ses funérailles vont avoir lieu au Congo, son pays natal.

Poète de la veine des Gontrand-Damas et des Césaire, Léopold était un homme engagé. Le déni de démocratie fait à son pays le mettait hors de lui. Il adorait prendre la plume pour défendre ses idéaux et ses convictions et, à l'occasion, régler son compte à une classe politique qu'il toisait de son souverain mépris.  Son mordant était unique et nul ne pouvait rester indifférent lorsque sa voix s’enflait, portée par une inspiration et un souffle lyrique époustouflant. Très grand et très mince, il impressionnait par son style mais aussi, paradoxalement, par sa douceur nonchalante : seuls ceux qui le connaissaient bien savaient qu’elle cachait un tempérament passionné. « Je donne à voir au regard du monde / l'incroyable paix qui est à l'œuvre /dans la veille martiale de ma voix. », écrivait-il dans Ténors-mémoires.

Né le 16 novembre 1959 à Brazzaville, Léopold Congo-Mbemba avait fait des études de philosophie à la Sorbonne. D’abord co-directeur de la collection « Poètes des cinq continents » aux éditions L’Harmattan, il a ensuite travaillé à la Géode (cité des sciences et de l’industrie, au parc de La Villette à Paris), avant d’entrer, en 2001, comme membre associé pour l’Afrique francophone dans l’Académie mondiale de la poésie, une entité créée par l’Unesco et dont le siège est à Vérone (Italie). Depuis de nombreuses années, il organisait différents événements en lien avec la poésie, notamment en milieu scolaire.

Sa douceur et sa force vont nous manquer.