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VIDÉO-RAP. Sénat : Nathalie Goulet, sénatrice, veut que certains rappeurs soient au Goulag

Publié le 23 février 2013 par Menye Alain
Nathalie Goulet

Nathalie Goulet

Certains élus ne servent à rien. Pire, quand on sait comment ils sont élus, je parle des sénateurs, élus par des élus, on ne peut qu’accepter l’idée qu’avait eu un temps, l’ex premier ministre Lionel Jospin, de bannir cette institution inutile. Re-pire, quand on sait quels sont leurs avantages dont bénéficient ces inutiles qui vivent gracieusement de nos impôts, il serait important de les remettre à leur place, surtout, ceux qui veulent parler du rap sans rien comprendre ou connaître du rap.

Une scène surréaliste a eu lieu au Sénat il y a trois jours. La sénatrice de l’Orne dans le 6.1 (Alençon), Nathalie Goulet, qui prétend aimer la France, sans vraiment s’occuper des vrais problèmes, s’insurge, dit-elle, contre les textes ultra-violents de certains groupes de rap ou rappeurs. Et là, on tombe des nues quand, dans sa méconnaissance crasse, elle ose dire que ces chansons, elle les a écouté à la radio. On se demande quelle radio diffuse encore des chansons de l’antiquité -façon de parodier le rappeur Booba-, et/ou des années 1990, du groupe du Val de Marne (9-4),  113, du groupe du Val d’Oise (9-5), Sniper, du rappeur des Hauts-de-Seine ( 9-2), Salif, du groupe du Val d’Oise (9-5), Ministère Amer, le groupe de rap belge La Smala ou encore du groupe des Hauts-de-Seine (9-2), Lunatic. Faut-il dire à cette élue et à Manuel Valls que ces groupes n’existent plus ou ont été dissous? Ou encore que certains ne chantent plus depuis des lustres  ? C’est le cas de Salif dont la vidéo est en dessous. Fichtre.

En effet, de savoir que cette femme est de gauche fait froid dans le dos. Elue qui ne s’occupe de rien, c’est encore pire et ne sait rien. Quant à Manuel Valls qui semble approuver sa démarche, personnellement, il n’a jamais été de gauche. Valls et Goulet font du François Grosdidier, l’ex député de Moselle et actuel sénateur de Moselle, qui avait remis le 22 novembre 2005, six questions écrites au ministre de la Justice de l’époque, Pascal Clément, pour demander des sanctions judiciaires contre sept groupes de rap. Soutenu par une coalition de 152 députés et 49 sénateurs de droite, il les accusait de faire « le commerce du racisme au lieu de l’antiracisme ». Un foutage de gueule en règle et une tentative ridicule de triturer la liberté d’expression en parlant d’abus. Elle n’a qu’à prendre sa carte au Front national et le tout sera réglé…

Rebelote donc. Une croisade aussi grossière que raciste, d’autant plus que ces musiques sont plus, le fait de ceux qu’on refuse d’intégrer en France par manque de volonté politique. Et pendant ce temps-là, le Qatar, lui, déboule avec son fric ensanglanté, enrichir quelques opportunistes sans foi ni loi, prêts à tout, même demain, à allumer la mèche pour cramer la France. Et pendant ce temps-là, la France bien pensante refuse qu’on lui rappelle son passé. Mesdames et messieurs, continuez de patauger telles des mouches dans la bouse, vous serez surpris. Laissez donc le Qatar, vrai dossier sur lequel il faut mettre ses yeux et son nez avant qu’il ne soit trop tard, au lieu de s’occuper des poètes de la rue…

S’adressant au Sénat, mardi dernier 19 février, à Manuel Valls le ministre de l’Intérieur, voici ce que la sénatrice ignorante a dit :

« Mon attention a été attirée sur un certain nombre de « chansons » – si on peut dire – de rappeurs tels que 113, Sniper, Salif, Ministère Amer, Smala ou encore Lunatic dont les paroles sont d’une violence absolument inouïe contre la France, ses autorités civiles et militaires, son drapeau ».

Dans sa réponse aussi cavalière que osée, Manuel Valls a néanmoins rappeler que« le rap fait partie de la culture urbaine et compte de grands talents ». Il a rajouté « des abus, le mot est faible. Je partage votre détermination à lutter contre les paroles agressives à l’encontre des autorités. Lorsque les faits sont avérés et non prescrits, je dépose plainte auprès de la garde des sceaux, c’est ensuite le juge qui statue ». Concluant son propos par un cinglant et ridicule « Lutter contre la violence, c’est refuser sa banalisation, même verbale. Nous ne faiblirons pas dans cette lutte ».

En parcourant les programmations de spectacles à Alençon, de mars à décembre 2013, aucun concert rap. On se demande bien dans quelle radio cette femme qui croit détenir la vérité, a écouter ces chansons. Mais, c’est certainement très difficile pour certains journalistes. On a appris par ailleurs, de la bouche même de la sénatrice un aveu retentissant. En effet, elle a avoué que c’est une de ses amies journalistes, qui lui a parlé de ces…textes. Ceci  en dit long sur ce glissement raciste et ridicule de certains journalistes. Son amie ne lui a pas rendu service, en déterrant un dossier creux…

Salif – Qui m’aime Me Suive from Salif on Vimeo.


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