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Rouge de Chine T.1 Ville Dragon

Publié le 23 février 2013 par 7bd @7BD
Rouge de chine Titre : Rouge de Chine -T.1 Ville Dragon Editeur : Delcourt Auteurs : Thierry Robin Année : 1991

Résumé : La légende de la naissance du monde. Une histoire racontée par Song à Henk. Song est le serviteur oriental de Henk, un européen qui découvre la Chine. Le jeune homme vient rejoindre son père à Chengshi Long, alors que l'empire Mandchou règne sur le pays aux mille légendes. Henk va découvrir la vérité derrière les apparences: la rancoeur des chinois contre les Mandchous, le trafic d'Opium mis en place par les européens. Nous sommes à la fin du dix-neuvième siècle, enfin, il semble. En effet, l'Histoire se mêle à à la féérie : la ville est peuplée d'étranges serviteurs et gardiens, de toutes races, enfants de démons, autres créatures mystérieuses parlant un autre langage, ou ne parlant pas. Song lui-même est un démon, mais tout cela ne dérange pas les hommes, chinois ou Européens. Henk va se rendre compte à quel point les contes peuvent être vrais. Il va surtout rencontrer l'amour dans les yeux d'une princesse Mandchou. Et si c'était le destin, un rêve ou bien juste un conte ? Et si le destin n'était qu'un conte...

Une histoire envoutante qui démarre par un conte avant de nous plonger dans un monde si proche du nôtre, mais qui va se révéler soudain si différent. En effet, la présence de ces créatures surnaturelles qui marchent dans les rues, au côté des humains, change tout. Dans quel monde nous situons-nous ? Quels en sont les codes ? Cette question restera sans réponse. Et elle devient secondaire devant le déroulement du récit. En effet, Thierry robin m'a offert un scénario magique. A la lecture de Rouge Dragon, je me suis senti comme Henk, le héros. Débarqué dans un monde inconnu, foudroyé par une rencontre impromptue, celle d'une magnifique jeune mandchoue, Henk est soudain envahi par une envie de savoir et va descendre dans le coeur de Chengshi Long. L'intrigue principale soulève une question haletante et simple : Que va-t-il se passer ? Comment le héros va retrouver celle qu'il aime ? Une thématique vieille comme Roméo et Juliette, mais là, j'ai été bluffé. Il ne s'agit pas de l'histoire d'un jeune dont les illusions se brisent au contact de la dure réalité. Non, en fait, il s'agit d'un jeune homme qui va découvrir qu'il n'est pas qu'une pierre vide de sentiment. Tous les poncifs sont balayés par la dramaturgie choisie par Thierry Robin. Et c'est tant mieux. Même en relisant aujourd'hui ce premier tome, je n'ai pas pu m'arrêter, et j'ai eu du mal à ne pas sauter sur le deuxième tome avant d'écrire cette chronique ! Je trouve l'intrigue claire et sans faille. Les personnages sont simples et attachants. L'univers est mystérieux et attractif ! Les dessins sont précis et magnifiques. Les décors sont réalistes, tout comme les personnages. Mais ils gardent une touche fictive, une touche différente, stylisée. Pour moi, le travail sur les couleurs est excellent. Le conte initial, sur fond noir, avec des teintes de rouge et de jaune, est bluffant. Le rêve de Henk et ses touches de bleu est intrigant. Je n'ai rien à redire là-dessus, ni sur autre chose d'ailleurs. Le cadrage est au service du récit. Les cases sont ordonnées classiquement, et selon l'action, elles se chevauchent, se mélangent, disparaissent pour que le dessin s'étale. La page où Henk descend vers la fumerie d'opium, le combat du guerrier contre le dragon, la rencontre entre Henk et son aimée, à chaque fois, le cadre change et s'adapte aux émotions de la page. A mes yeux, Rouge de Chine est une très bonne BD, une réussite graphique et scénaristique. J'ai fermé ce premier tome avec deux envies: ouvrir le deuxième, et partir pour cette Chine de légende. Peut-être que ma deuxième envie se réalisera cette nuit, en m'endormant... David

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