Pour un instant, pour un instant,
La foule bruyante est écartée ;
Je peux chanter, je peux sourire –
Pour un instant j’ai congé !
Où iras-tu, mon cœur harassé ?
Plus d’un pays à cette heure t’invite ;
Et des lieux proches, ou plus lointains
O front las, t’offrent le repos.Il est un coin parmi d’âpres collines
Où l’hiver hurle, et la cinglante pluie
Mais si la lugubre tempête glace
Une lumière est là pour réchauffer
La maison est vieille, nus les arbres
Et sans lune ploie la voûte brumeuse
Mais est-il rien sur terre d’aussi cher
Pour l’exilé que l’âtre du foyer ?
[…]
Emily Bronté, 1838, dans une traduction de Claire Malroux, chez José Corti
Et en V. O. :
A little while, a little while
The noisy crowd are barred away ;
And I can sing and I can smile –
A little while I’m holyday !
Where will thou go my harassed heart ?
Full many a land invites thee now ;
And places near, and far apart
Have rest for thee, my weary brow.
There is a spot mid barren hills
Where winter howls and driving rain
But if the dreary tempest chills
There is a light that warms again
The house is old, the trees are bare
And moonless bends the misty dome
But what on earth is half so dear –
So longed for as the earth of home ?
[…]