Le mal des transports n’est pas toujours facile a gérer surtout s’il faut voyager souvent .. Certains médicaments aident .. mais certains ont des effets secondaires mais mieux vaut chercher des façons pour éviter le désagrément de la sensation de nausée
Nuage
Halte au mal des transports
PAR LUCIE TURGEON | PHOTO: ISTOCK
On part en voyage prochainement? Génial! Sauf si on est sujette au mal des transports… Dans ce cas, le trajet peut se révéler un véritable enfer. Mais quelle est la cause de ce mal?
Plusieurs personnes souffrent du mal des transports lorsqu’elles se déplacent en bateau, en avion, en train et même en voiture. Le mal des transports se manifeste d’abord par une sensation de malaise général (pâleur, fatigue, mal de tête, inconfort abdominal, sudation, nausées). Puis, la production de salive augmente, les nausées deviennent plus intenses et les étourdissements apparaissent. Dans les cas graves, on note des vomissements et des sueurs froides. Ces symptômes s’atténuent généralement lorsqu’on immobilise le moyen de transport, mais ils peuvent persister pendant quelques jours, avant de disparaître complètement. Tout le monde peut souffrir du mal des transports, mais les enfants de 3 à 12 ans et les femmes sont généralement les plus affectés.
Le mal des transports survient lorsqu’il y a une discordance entre ce que les yeux voient et ce que l’organe régulateur de l’équilibre, situé dans l’oreille interne, ressent quand on est dans un véhicule en mouvement. Par exemple, si on lit en voiture, nos yeux voient une image plutôt stable, alors que nos oreilles internes perçoivent les mouvements de l’automobile. Ces messages contradictoires sèment la confusion dans le cerveau et provoquent le mal des transports.
Pour s’assurer d’un trajet sans problèmes, on se procure avant le départ un médicament antinauséeux, vendu sans ordonnance en pharmacie. Ces médicaments peuvent être pris par voie orale (comprimés à avaler ou à croquer, liquide à boire, pastilles), par voie rectale (suppositoires) et par voie transdermique (timbre).
Voici quelques exemples:
- Le dimenhydrinate (Gravol), un antiémétique (il diminue les nausées et les vomissements), peut être administré à des sujets âgés de 2 ans ou plus. Il doit être donné à titre préventif, au moins une heure avant le départ.
- La scopolamine (Transderm-V) est un timbre cutané pour adultes. On l’applique derrière l’oreille 12 heures avant le départ, et il peut rester en place durant 3 jours. On l’utilise lors des voyages de longue distance.
- Le gingembre sous forme de pastilles, de comprimés et de thé est reconnu pour son efficacité contre les nausées. Il peut être donné à des personnes âgées de 12 ans ou plus.
- Cocculine®, de la compagnie Boiron, est un produit homéopathique spécialement conçu pour prévenir le mal des transports. Il peut être administré à des sujets âgés de deux ans ou plus.
Dans tous les cas, il est important de lire la notice sur l’emballage pour savoir combien de temps à l’avance on doit avaler le comprimé, insérer le suppositoire ou appliquer le timbre, car, une fois déclenchés, les symptômes sont plus difficiles à contrôler. Comme certains de ces produits peuvent avoir des effets secondaires indésirables (somnolence, excitabilité, etc.) ou qu’ils peuvent créer des interactions médicamenteuses s’ils sont pris avec d’autres médicaments, on consulte un médecin ou un pharmacien avant de se les procurer.
1. Bien choisir sa place. En voiture, on s’assoit devant ou, mieux encore, on prend le volant (le conducteur est rarement sujet au mal des transports). En autobus, on prend une place près de la fenêtre et le plus à l’avant possible. En avion, on prend place au-dessus de l’aile. Sur un bateau, on choisit une place au centre, où les effets de la houle se font moins sentir. Dans un train, on s’assoit dans le sens de la direction du wagon.
2. Regarder droit devant. On fixe le regard droit devant sur l’horizon ou tout autre élément stable à l’extérieur du moyen de transport. Il ne faut surtout pas regarder le paysage défiler!
3. Ne pas voyager l’estomac vide ou trop plein. On évite de manger de gros repas avant de voyager, car avoir l’estomac plein ne fait qu’empirer les choses. De même, on évite les aliments frits et gras, qui ont tendance à aggraver les nausées. Il ne faut pas non plus partir à jeun; mieux vaut manger légèrement avant de partir, puis se nourrir souvent et prendre de petites portions durant le trajet.
4. Fermer les yeux. C’est un bon moyen de lutter contre le mal des transports, surtout si on se trouve à l’intérieur d’un habitacle sans fenêtre (dans une cabine fermée, par exemple). On peut aussi placer un «loup» sur nos yeux.
5. Respirer de l’air frais. Abaisser la vitre de la voiture peut nous soulager. On peut aussi démarrer le climatiseur quand il fait très chaud. Sur un bateau, on monte sur le pont afin d’échapper au confinement de la cabine. En avion, on utilise le ventilateur individuel situé au-dessus de notre tête. Même si l’air est moins frais, il nous fera quand même du bien.
6. Limiter les mouvements de la tête et du corps. On s’installe en position semi-couchée, la tête légèrement penchée vers l’arrière et bien appuyée, pour permettre à l’oreille interne de se «reposer».
7. Ne pas lire, écrire ou jouer à des jeux vidéo durant le trajet. On évite toute activité qui exige de fixer un objet situé près de nous, comme la lecture ou l’écriture.
8. Éviter les odeurs fortes et désagréables. Les nausées sont souvent aggravées par certaines odeurs. Si on prend le traversier, on s’éloigne des personnes qui fument et des émanations de gaz des voitures et du bateau. Si on s’apprête à affronter une traversée agitée, on prend un siège loin des comptoirs de nourriture et des odeurs qui émanent de la cuisine.
9. Se distraire. Si on ne fait que penser au fait qu’on aura peut-être mal au cœur, ça risque fort d’arriver! On s’occupe l’esprit autrement: on chante, on fait des jeux avec les enfants, on écoute de la musique douce, on respire profondément…
10. Se détendre. L’anxiété ne fait qu’ajouter au malaise. La crainte du mal de transports peut provoquer l’apparition des symptômes. Ainsi, il faut essayer de relaxer le plus possible.
Dr Harold Dion, médecin de famille à la Clinique médicale L’Actuel
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