444 est un chiffre intéressant. D’ailleurs, dans les faits, c’est l’histoire n° 445 puisque je publie 5 jours sur 7 depuis que j’ai commencé. Or, 444 n’est pas divisible 5 enfin si bien sûr, mais cela ne tomberait pas juste ; j’ai fini par découvrir que j’ai publié deux numéros 12.
Je pense que je pourrais digresser pendant quelques minutes supplémentaires sur les nombres supérieurs à 440, tiens, il y a plus de 125 000 mots dans ce blog, et plus de 750 000 caractères… ; mais j’y renonce. Je renonce également à publier une 445ème histoire.
S’il y a seulement 1 mois, on m’avait dit que je prendrais cette décision, j’aurais poliment ricané en arguant qu’il n’existe pas de méthadone pour les blogueurs, ni de salle de désaddiction appropriée.
Cette drogue douce, qui m’a conduit depuis presque 2 ans à publier un texte si régulièrement, ne fait plus effet.
Je n’ai pas subi de choc émotionnel, ni ressenti une pression quelconque, et même si cela peut paraître vaniteux, je ne manque pas de thèmes d’écriture tant le quotidien est riche en sujets de réflexion et en sources d’inspiration.
La vérité est bien pire : je manque d’envie, de foi et de motivation à l’idée de continuer ce blog. L’envie, c’est fragile.
J’ai eu une vie avant ce blog : un autre blog…, et avant, j’étais un lointain spectateur de la blogosphère tout en observant La Vie des Autres : j’ai simplement créé le lien.
Ce lien s’est notamment fortifié avec la communauté de blogueurs avec lesquels j’ai noué des relations à la fois atypiques, familières et mystérieuses : merci pour tout.
Ce lien a trouvé une issue tellement agréable avec quelques fidèles lecteurs à qui je déclare toute mon affection.
Ce lien invisible avec un lectorat silencieux m’a également été très précieux, et j’ai beaucoup écrit en pensant à vous.
Plus que tout, je m’intéresse à l’écriture, au processus créatif, à l’imagination, aux angles et au style ; et je ne compte pas me défaire de cette passion.
J’ai toujours eu la sincère conviction que tenir un blog était un exercice tourné vers soi-même, parfois narcissique, et je prends donc cette décision d’arrêter ce blog en plein accord avec moi-même.
Ne croyez pas que c’est une impulsion, cela fait quelques semaines que je réfléchis à ce moment sans en avoir programmé la date avec netteté.
Je suis, en écrivant ces mots, gagné par une forme de soulagement et en même temps, je m’interroge avec anxiété sur le fait de savoir si je ne vais pas continuer lundi prochain à publier des histoires ?
J’ai adoré cette expérience de blog et je suis convaincu que je continuerai inlassablement à explorer l’écriture sous d’autres formes car c’est déjà le cas depuis l’adolescence.
Vous constatez que je voulais écrire un blog sur les Autres et que dans cette circonstance : je ne parle que de moi. Alors il est temps que j’arrête.