12 avril 2008
Sortie de route
Avant, j’avais déjà une pile à lire d’une taille très honorable. Maintenant que je m’intéresse de plus près à la blogosphère, c’est encore pire : elle prend des allures de tour de Pise. Le problème est double :d’une part, le temps que je passe à lire des blogs est du temps que je ne passe pas à lire des livres, d’autre part, certains blogueurs attachants se révèlent être aussi des auteurs édités. Et je ne sais pas vous, mais si j’aime bien les divagations quotidiennes de quelqu’un, je suis tentée d’aller voir ce qui se passe du côté de son livre. C’est ainsi que je vous avais parlé de Charlémoi de Christine Jeanney, et que je me retrouve aujourd’hui à vous faire un billet sur Sortie de route de Nathalie Salvi.
Depuis que j’ai découvert son blog, Clopin-clopan, je m’y sens bien, mais j’hésitais un peu devant son livre. J’hésitais, car d’après ce que j’en avais compris, l’histoire tirait vers le fantastique, qui n’est pas vraiment mon domaine de prédilection. Et puis je me suis dit, zut, il est court et il n’est pas cher : qu’est-ce que tu vas perdre ? Oui, oui, c’est très prosaïque comme pensées, mais que ceux parmi vous qui n’en ont jamais eu de cet ordre là me jette la première pierre.
Donc Sortie de route nous raconte l’histoire de Monsieur Théodore, 40 ans, postier de son état, à la vie de célibataire aussi bien réglée qu’une montre suisse. Evidemment il y a toujours un grain de poussière pour venir faire dérailler les mécanismes bien huilés – ici, il s’agit d’un vieil homme étrange, dont l’apparition sera rapidement suivie par l’arrestation de Monsieur Théodore par la Brigade de Répression des Abus en Matière d’Etre…
Ce livre est plein de bonnes idées, l’histoire est accrocheuse et Nathalie sait en quelques phrases dessiner des personnages très crédibles. Je ne sais pas si cela fait partie de ses influences (en tout cas consciente !), mais j’ai souvent pensé au Prisonnier, ce qui fut longtemps l’une de mes séries cultes. Outre certains aspects formels, j’y ai pensé, car comme dans la série, sous couvert de fantastique, il y a très clairement dans ce livre une critique de notre société et des risques auxquels nous nous exposons à force de vouloir tout contrôler. Bref, en plus de nous divertir, Sortie de route nous donne à réfléchir.
Finalement, mon seul regret fut la longueur de ce texte : 92 pages, c’est court, et en le fermant je me suis prise à regretter que Nathalie ne nous ait pas emmené encore plus loin dans l’univers qu’elle a su si bien mettre en place. Mais je préfère être laissée sur une impression de « J’aurais pu en reprendre une tranche » que « Non, vraiment non, merci, je suis déjà écoeurée », si vous voyez ce que je veux dire…
Donc n’hésitez pas trop, parce que si vous y pensez bien, en plus d’être un bouquin bien ficelé, Sortie de route est court et il n’est pas cher : qu’est-ce que vous allez perdre ? J
Posté par D_K_ à 08:22 - Commentaires [2] - Rétroliens [0] - Permalien [#]