Dormez-vous sur vos deux oreilles ?

Publié le 04 mars 2013 par Nuage1962

A certaines périodes nous éprouvons des difficultés a dormir, mais quand cela dure plus longtemps, il est nécessaire de trouver les causes et des moyens pour être en mesure de récupérer
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Dormez-vous sur vos deux oreilles ?

PAR LOUISE BOUCHARD  | PHOTO: ISTOCK

Nous passons en moyenne le tiers de notre vie à dormir. Cependant, tout le monde ne tombe pas si facilement dans les bras de Morphée… Voici des trucs pour retrouver la route des songes.

Dès que nous nous endormons, un escadron de combattants cellulaires s’affaire à réparer, nettoyer, réguler, régénérer et revitaliser notre corps et notre esprit. Au cours des 5 stades du sommeil se succèdent une foule d’opérations nécessaires au renouvellement du système immunitaire, à la restauration de la mémoire, à la sécrétion de l’hormone de croissance, à la relaxation musculaire et à la neutralisation du stress, lesquels assurent un sommeil bienfaisant et réparateur. C’est pourquoi bien dormir est essentiel pour se réveiller en pleine forme et être efficace tant sur le plan physique qu’intellectuel. Il suffit d’ailleurs de mal dormir pendant une ou deux nuits pour en ressentir les contrecoups durant la journée — grand manque d’énergie, irritabilité, difficultés de concentration et des trous de mémoire, etc. Et quand il y a privation chronique, des conséquences aussi importantes que l’obésité, la dépression, le diabète et les maladies cardiovasculaires peuvent s’ensuivre. Voici 9 mythes et réalités à propos du sommeil.

1. Tout le monde devrait dormir 8 heures par nuit

FAUX

La durée idéale de sommeil varie d’un individu à l’autre. Bien que la moyenne se situe entre 7 et 8 heures par nuit pour un adulte, 6 heures suffisent pour certaines personnes, alors que 9 à 10 heures sont nécessaires pour d’autres. Pour savoir si le temps alloué au sommeil est suffisant, on porte une attention particulière aux critères suivants:

  • avoir l’énergie nécessaire pour mener ses activités normales durant toute la journée;
  • être attentif et réussir à se concentrer;
  • ne pas connaître de périodes de somnolence;
  • ne pas ressentir l’épuisement.

Les besoins en sommeil fluctuent aussi selon l’âge:

  • bébé naissant: de 14 à 18 heures
  • enfant de 2 ans: de 10 à 14 heures
  • enfant: de 10 à 12 heures
  • adolescent: de 9 à 10 heures
  • adulte: de 7 à 9 heures
  • personne âgée: de 6 à 8 heures

2. Les troubles du sommeil ne touchent que les personnes angoissées

FAUX

Environ 40 % des adultes expérimentent des troubles du sommeil au cours d’une année; c’est un moyen que prend le corps pour signaler que quelque chose ne tourne pas rond. Le problème — difficulté à s’endormir, éveil nocturne, réveil précoce — peut être occasionnel, durer quelques jours ou quelques semaines, ou se prolonger durant des mois et devenir chronique. L’anxiété, les mauvaises habitudes de sommeil, le stress lié au travail, à la situation financière ou à la vie de famille, certains médicaments, la caféine, l’alcool, le bruit, les douleurs, le décalage horaire et le manque d’activité physique peuvent aussi contribuer à l’insomnie.

3. Il est bénéfique de se créer un rituel du sommeil

VRAI

Tout comme on prépare les enfants au dodo en instaurant la routine bain-pyjama-histoire, les adultes et les ados devraient, eux aussi, adopter un rituel, surtout s’ils ont du mal à s’endormir. On peut:

  • s’accorder une heure de transition avant d’aller au lit (cesser de travailler, fermer l’ordinateur, lire, écouter de la musique, mettre son pyjama, méditer ou pratiquer des exercices de relaxation, prendre un bain à 37 °C maximum, etc.);
  • se diriger vers la chambre, fermer les rideaux, ouvrir les draps, se démaquiller et se brosser les dents lorsque les yeux piquent et qu’on se met à bâiller. Refaire les mêmes gestes dans le même ordre donne au cerveau le signal que l’heure du coucher est imminente.

4. Le dérèglement de l’horloge biologique affecte le sommeil

VRAI

Il n’y a pas de mal à être couche-tôt/lève-tôt ou couche-tard/lève-tard. Les  problèmes apparaissent lorsque le sommeil est décalé par rapport à la moyenne ou à son horaire. Par exemple: incapacité à fermer l’œil avant 3 h du matin et grande difficulté à se lever à une heure «normale». Dans ce cas, il faut resynchroniser l’horloge biologique, soit par la luminothérapie — au réveil, à l’heure ciblée, s’exposer de 30 à 60 minutes à la lumière d’une lampe à haute intensité (de 5 000 à 10 000 lux), qui stimule les cellules nerveuses et régule la sécrétion de la mélatonine, une hormone clé du sommeil. L’utilisation d’un simulateur d’aube peut aussi aider au réveil. Pour certains, la chronothérapie s’impose: on rétablit le rythme du sommeil (rythme circadien) en décalant graduellement les heures d’endormissement sur une période de 2 semaines.

5. La prise de somnifères est la solution idéale

FAUX

Les spécialistes estiment que les somnifères ne devraient être prescrits que pour 3 ou 4 semaines afin d’éviter l’accoutumance. Certains de ces médicaments modifient le schème du sommeil: diminution du sommeil lent profond et du sommeil paradoxal et augmentation du sommeil lent léger. De fait, la personne dort plus longtemps, mais son sommeil est moins réparateur. Les somnifères aident momentanément les insomniaques à trouver le sommeil, mais ils n’éliminent pas les causes de l’insomnie.

6. La température corporelle influence l’endormissement

VRAI

Pour passer à l’étape du sommeil, le corps doit abaisser sa température interne. Maintenir une température trop élevée dans la chambre à coucher, porter un pyjama trop chaud, prendre un bain dont l’eau excède 37 °C et faire une séance tardive d’exercices physiques toniques sont autant d’éléments qui empêchent l’endormissement et perturbent le sommeil. Les bouffées de chaleur nocturnes liées à la ménopause peuvent également mener à l’insomnie.

7. L’activité physique favorise le sommeil

VRAI

Se dépenser physiquement entraîne une saine fatigue et fait augmenter la production d’endorphines, qui détendent l’organisme. Selon les experts, 30 minutes de marche rapide suffisent à produire un effet régulateur sur le sommeil. Toutefois, il vaut mieux éviter les efforts intenses le soir, car ils font grimper la température corporelle. L’exception à la règle: les ébats amoureux, qui constituent un excellent somnifère!

8. Le lit n’a aucune incidence sur la qualité du sommeil

FAUX

Un matelas doit soutenir uniformément toutes les parties du corps. S’il est trop mou, il peut donner des courbatures. S’il est trop dur, il peut causer des points de pression douloureux au niveau des hanches et des épaules. Après 10 ans et 30 000 heures de loyaux services, un matelas doit être remplacé. Pour l’oreiller, on favorise un modèle ergonomique ou de forme plutôt aplatie (et non pas gonflée et moelleuse), et ayant reçu un traitement antiacariens et antibactériens.

9. La microsieste revivifie l’organisme

VRAI

D’une durée de 15 à 20 minutes, la microsieste de milieu de journée repose, permet de décrocher, de penser plus clairement et d’éviter le fameux «coup de barre» d’après-midi. À noter: il n’est pas nécessaire de dormir pour en bénéficier, car le simple fait de se retirer et de se calmer fait du bien sur les plans psychologique et physiologique. Toutefois, la microsieste est déconseillée aux insomniaques chroniques.

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