Devenir proprio. Mais quelle connerie !

Publié le 05 mars 2013 par Georgezeter

Ce message s'adresse à ceux qui ont le cœur qui veut battre-vivre ; Qui veulent voyager, découvrir - explorer, sortir, au resto, au cinéma, faire du sport, profiter de la vie; Ce message s'adresse en fait à des hédonistes jouisseurs non-impliqués et pas à ceux, la majorité des français qui veulent à tous crins devenir des proprios, des "propriettes". Ou pour être dans le ton du temps - des primo-accédants. Ya bien une solution si on ne veut pas y sacrifier sa vie: c'est d'avoir déjà plein de thunes. Soit, en naissant avec une grosse louchée d'or massif dans la babouche, soit en captant l'héritage de tonton René ou de tata Agathe.

Comme disait Coluche - "c'est dur le vélo, qu'est ce qu'il faut être con pour faire du vélo". Moi, perso, je l'appliquerais bien aux petits proprios...

 

Un couple dans les 30 ans, sans enfant, (mais qui chaque soir fait tout, mais zalors tout pour en avoir), veut acquérir un pavillon en grande banlieue parisienne; c'est allez; à la louche dans les 250.000 milles, soit, 1 quart de million de crédit. Ces deux jeunots vont en prendre pour 30 ans, à 5%, ça fait 1342 Euros de mensualité, soit: 16.104 euros par an. S'ils louaient, c'est dans les 800 euros par mois, soit 9.600 par an. Différence entre le remboursement de crédit et la location : 6504 euros.

 

Avec 6500 euros on peut faire quoi à 2 ?

- 1 semaine de ski = 2.000. 3 semaines de vacances en Inde = 3.000. Cinéma 1 fois par semaine = 500, reste 1.000 euros pour des restos. Voilà donc un couple qui vit, voit, jouie et bien; d'autant qu'il doit gagner beaucoup moins que s'il était proprio. C'est dans les deux cas le tiers des salaires qui sont demandés par les banques.

Mais surtout, ce couple est LIBRE - je répète : LIBREU !!! De choisir où et comment il veut vivre, en centre ville par exemple ce qui est pratique pour les sorties, au lieu de se retrouver en grande banlieue et ne voir que l'hypermarché le samedi après midi... (je vois que tu connais), en plus, faut la bagnole ou 2 heures de RER B... Mais, Le plus important du plus important c'est de ne pas être enchainé à des mensualités qui t'étouffent à petit feu; Tu oublies, tu ne peux pas te mettre en grève et perdre des jours; pis vas balancer dans la tronche ta démission à ton petit chef abusif qui t'humilie, vas l'ouvrir au taf lorsque tu as raison; le crédit te tient et bien. Ce tas de parpaings t'enchaine de meilleure manière que des chaines fondues du plus pur acier. T'es fait comme un rat, une ratte et des petits ratons lorsque les mômes arriveront... Triste vie non? Tout ça pour dire; j'suis proprio, JE suis propriétaire moua, et vous? Mais un jour tu te réveilleras de ce rêve comateux et paf! T'as 60 ans cousin... Zip-hop, la vie est derrière toi, t'as rien vu, rien vécu, même tes gosses te méprise, et t'es là comme un gros gland penaud en regardant... Rien, car, il n'y a plus rien bordel à par le rang de radis qu'a poussé sous la tonnelle rouillée. Ca sent l'pipi d'chat et la kro qu'a tournée... Ta femme te hait. Trop tard, VOUS avez manqué vos vies, zavez pas fait escale où il fallait !

Un pavillon, vu la qualité de la construction de ces 30 dernières années c'est fait pour durer... 30 ans. Après, faut remettre des sous sur la table pour rafistoler la bicoque. Sans compter ces weekends où tu t'es esquinté la santé à réparer la plomberie, l'électricité et le toit qui fuit, tout ça sous les gueulements de Madame qui n'en peut plus de te demander 100 fois les mêmes choses et gnagna et gnagna...

Un appartement, là, c'est la copropriété et ses réunions assommantes et surtout ces escrocs de syndic qui te pompent l'argent qui aurait servi à des vacances bien gagnées sous les cocotiers; au lieu de ça ce sera Palavas les flots chez oncle Gérard dans son mobil home; car trop fauché tu es et tires le diable par la queue (le veinard), Madame gueule qu'elle n'en peut plus de te demander 100 fois les mêmes choses... etc. Le divorce n'est pas loin. Car, en fait ce couple ne fait QUE partager des soucis quotidiens. Les factures, les impôts, les taxes, remplir la cuve de mazout, faire venir ces ouvriers à factures à 5 chiffres, dératiser, que sais-je... Bref, la merde quoi !

Un locataire? Ben ça paye son loyer, mais au moindre problème il appelle l'agence, et hop, le plombier, l'artisan arrivent, font les réparations et rien à débourser. Pas d'impôts fonciers; 3 mois de préavis, et chao pompino, j'me tire ailleurs. D'ailleurs, ce soir on va s'faire en amoureux un p'tit resto Africain, puis, une bonne toile avant de partir samedi matin pour Chamrousse; la belle vie quoi !

Une autre solution: acheter un bateau, y vivre. Comme ça lorsque les voisins gonflent, l'est temps de hisser le grand foc...

L'accès à la propriété est la forme nouvelle et impétueuse de l'esclavage moderne accepté. 95% des gens n'ont pas les moyens financiers d'acquérir; mais pourtant ils le font, ils s'endettent, jusqu'à ces "Surprimes" aux States... Et ça fini dans la rue SDF. Mais...

Depuis leur plus tendre enfance et à l'écoute de leurs parents, le lavage de cervelle à bien fonctionné; "payer un loyer c'est balancer ton argent par les fenêtres" que tout à chacun a entendu. Seulement, en ne balançant pas le fric par la fenêtre, souvent, on balance sa vie privée et ses plaisirs aux égouts; égouts qui aboutissent invariablement aux banques, aux compagnies d'assurance et au control de l'état sur ses citoyens.

Les révoltes du début du 20ème siècle furent le fait de gens qui n'avaient rien à perdre, pas d'crédits, pas de traites, nada! à part leur vie qu'était leur seul bien. Ils se battirent contre des gendarmes mobiles qui tiraient dans la foule avec des armes de guerre, ils avaient le cran d'avancer sous les balles, sachant que leurs sacrifices aboutiraient à ce que leurs enfants, petits-enfants, arrières petits-enfants (nous) aient des vie meilleures qu'eux. Ce qu'ils ne pouvaient prévoir les pauvres, c'est que leurs descendants deviendraient des petit bourgeois, petits épargnants, casaniers, grippe-sous et de "sensibilité" d'extrême droite, des franchouillards étroits quoi... Quelle galéjade d'échéante sommes nous devenus. Et pour ça : Un tas de gravas, entouré d'un jardinet, d'une grille et d'une pancarte : "attention chien méchant"... Ouais, con méchant oui ! Faudrait dire.

Je t'aime Jaurès et tu m'manques.

Georges Zeter/Mars 2013

Simulation de crédit : http://www.alertes-immo.com/calcul-mensualite-250000-5-12-360.html