Cette narration, est écrit pour un conte biblique; elle est discutable et son intérêt est de conduire au texte. elle est influencée par les dernières exégèses de la traduction de l'hébreu ( cf: Annick de Souzenelle et Paul Nothomb ...)
C’était au temps de « l’Avant-monde », avant le temps. Du règne des Elohim. Il y a le jardin, le jardin d’Eden duquel jaillit un fleuve qui se déverse dans quatre pays.
Jan Bruegel
En ce temps, avant le temps, le seul gardien du jardin, était l’ange.
Garder le jardin..? Le garder – peut-être - des champs plus sauvages où habite le serpent.
Il faut aussi cultiver ce petit coin de Paradis... Ce jardin est un verger, de la terre duquel poussent toute espèce d’arbres séduisants « à voir, et bons à manger »(Gn 2,9).
Chacun est une essence différente, il y a comme aux Rameaux, le myrte qui sent bon et qui évoque la prière, le saule qui guérit, le palmier actif qui donne aux autres ses fruits, la vigne féconde, l’olivier fertile, le cyprès toujours vert... Tous ces arbres sont bons, mais pour qui ne sait pas les voir, il peuvent devenir des buissons d’épines…
Le troisième jour, Dieu dit :Que la terre verdisse de verdure : des herbes portant semence, et des arbres fruitiers donnant à la terre des fruits portant leur semence(Gn 1,11).
Avant que le jardin ne soit clos, « un flot montait de la terre et en arrosait toute la surface »(Gn 2,6).
Le Seigneur fit pousser de la terre... l’Arbre de vie au milieu du jardin, et l’Arbre de la Connaissance du bien et du mal(Gn 2,9).
En ce temps immobile, l’ange veille indéfiniment… jusqu’au jour où… !
L’Elohim surprend, et crée le temps, mais surtout..., et l’ange peut en témoigner : L’Elohim place dans le jardin un être : ce n’est ni un homme, ni une femme, au mieux peut-on dire qu’il est ‘homme et femme’… Cet être pétri de poussière et agité du souffle divin, doté d’une conscience d’être… Il est bien plus grand que les anges, il est semblable à un dieu… Il est un et multiple…
Cet être est-il un dieu, un dieu égal à Elohim … ? Cet être est-il doté de liberté… ?
Jake Baddeley, homo universalis
L’Elohim met l’Etre ainsi conçu, dans le jardin. Il y a fait pousser, toutes sortes d’arbres beaux à voir et bon à manger d’un côté, et de l’autre deux arbres à part, qui portent eux un nom – au milieu du jardin - l’arbre de la connaissance et l’arbre de vie.
Pour ce qui est de l’arbre de la connaissance: L’arbre du bien et du mal, L’Elohim déconseille fortement à l’Etre, de ne point l’amputer, sous peine de devenir mortel…
Elohim dit : " l'Homme coupé de lui-même ne peut s'accomplir " (verset généralement traduit par : " il n'est pas bon que l'homme soit seul ").
« Il n’est pas bon que l’Etre soit seul pour lui-même» Aussi, l’Elohim lui donne la parole, et lui offre un jardin qui l’entoure dont il peut prendre conscience, en nommant les arbres, et les animaux…. mais… il souhaitait appeler également un être semblable à lui… il n’y en avait pas !
Alors l’Elohim fit tomber une torpeur sur l’être, qui s’endormit. Il prit un de ses côtés et referma la chair à sa place. Puis, de ce côté qu’il avait tirée de l’être, l’Elohim façonna un autre être et le présenta au premier. Alors celui-ci s’écria :
« Pour le coup, c’est l’os de mes os et la chair de ma chair! Celle-ci sera appelée Isshah, c’est à dire “ femme ”, et lui se nomme : Issh , c’est à dire ' homme ' » (Genèse, II, 18, 24).
La « Chute » est peut-être aussi là, en effet: lui, son premier réflexe est de se l’approprier : " os de mes os, chair de ma chair… ! et surtout, il va la" nommer" ( se l'approprier ...! ), et lui donne un nom Eve.
( à suivre )