« Face au mur
Je vois le soleil »
Ph., G.AdC
VILLA ADRIANA
Marcher doucement à l’intérieur du monde
L’herbe et les oliviers sont toujours les mêmes
Et l’alternance du soleil et de l’ombre
Tresse un berceau pour le regard
Où tremblent les étoiles
Les odeurs sont les chemins les plus courts
D’un pas nous sommes ici et là
Distillés dans l’argile du corps
Sont les pétales d’anciens jardins
Le passé est un paysage ressemblant
Et les cygnes s’approchent de la rive
De leurs têtes gravement penchées
Partent les rubans transparents du jour
Face au mur
Je vois le soleil
Se lever
Hors des pierres
Prendre feu dans le laurier
S’y perdre
Les oiseaux passent
Flèches rapides
Et lentement
Une mouette majestueuse
Arpente le ciel
Comme dans la soie
D’un tapis perse
Étalé sur le seuil
L’arbre s’efface dans ses feuilles
Devant le jour
Heather Dohollau, La Venelle des portes, suivi de Seule enfance, Éditions Folle Avoine, 1996, pp. 82-83. Frontispice de Tanguy Dohollau.
HEATHER DOHOLLAU
Source
■ Heather Dohollau
sur Terres de femmes ▼
→ Point de Venise 7
→ Voir en avant ce qui est derrière nous
■ Voir aussi ▼
→ (sur Lucarne de Nathalie Billecocq) d’autres poèmes de Heather Dohollau extraits des recueils Seule enfance et Pages aquarellées
→ (dans la Poéthèque du site du Printemps des poètes) une fiche bio-bibliographique sur Heather Dohollau
→ (sur Poezibao) « Le lieu de la poésie de Heather Dohollau », un article de Béatrice Bonhomme
→ (sur remue.net) « Heather Dohollau / La beauté est un bien », par Ronald Klapka
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