Gros mot pour certains, discussion essentielle pour d'autres. Le débat sur l’identité nationale avait fait fureur en France il y a quelques années. Hélas trop rapidement enterré.
Aujourd’hui quand on voyage un peu, on se rend bien compte que ce même débat a lieu partout et a pris une toute autre tournure. De ce côté de la Méditerranée, en Afrique, c’est impressionnant de voir comment en quelques années, les questions identitaires se sont imposées.
Je n’ai bien-sûr pas la prétention de connaître tous les pays du continent, mais j’ai trouvé parmi ceux parcourus un même besoin de retrouver son identité profonde. Les chaînes internationales qui sont diffusées ici ont toutes une coloration locale affirmée, les émissions radio ou télé à fort contenu "africain" sont mises en avant ; dans les milieux économiques et politiques, le discours ambiant qui accroche est toujours celui qui fait la part belle aux racines, à l’histoire, aux cultures ou aux spécificités locales.
Tout investisseur voulant pénétrer un marché africain doit, au moins en apparence, intégrer les us et coutumes et vanter les mentalités locales. Tous les discours politiques que j’entends vont aussi dans le sens du retour à l’essence des valeurs africaines, flirtant parfois même un peu trop à mon goût avec un anticolonialisme primaire. Les Etrangers (venus d’autres pays d'Afrique ou de plus loin) qui projettent de s’installer dans ces pays, ont souvent intérêt à être en règle de titres de séjours car les contrôles sont fréquents, et à bien s’intégrer au pays car personne ne manquera de lui faire remarquer comment les choses fonctionnent sous le soleil de leur pays. On trouve au fond de cela la crainte de perdre son identité, le besoin de la protéger.
Tout ceci va dans le bon sens pour moi. Sans identité ni fierté, difficile de promouvoir des politiques de développement. La seule limite à cet exercice, c’est celle qui sépare l’amour de soi ou de sa patrie à l’arrogance de se croire supérieur aux autres et à les dominer. Ce que je vois ici ne ressemble en rien à la seconde pensée. Donc ce n'est que positif.
Au vu de ces expériences, je me dis qu’il n’y a que les Gauchistes en Occident pour craindre tout débat sur l’identité ou pour carrément parler de relativisme culturel. Par une sorte de sentiment de culpabilité mal placé, les pays occidentaux craignent d’utiliser les mesures que tous aujourd’hui appliquent utilement. Plus que les crises financières ou autres, c'est peut-être cette absence d'amour de soi qui risque de couler les pays occidentaux.
Par contre, d’un point de vue africain, la défense de l’identité nationale combinée à la mise en avant d’une véritable fierté patriotique, peut constituer une des voies salutaires pour que tous ces pays qui ont un potentiel de développement énorme s’inscrivent résolument sur la voie de l’émergence…
Les deux modèles étant à l'oeuvre, nous verrons aisément celui qui sera le plus bénéfique pour l'Homme et pour son environnement