Hamid Karzaï
Alors qu’il effectuait sa première visite en tant que Secrétaire à la Défense, Chuck Hagel a vu ses oreilles siffler en Afghanistan. il été accueilli par une série d’attentats suicides, et des menaces non voilées de son hôte, le président afghan Hamid Karzaï, qui a accusé vertement les Etats-Unis de connivence avec les talibans.
Quand Hagel visitait un camp militaire US à Kaboul le 9 mars dernier, un kamikaze taliban s’est fait exploser devant le ministère de la Défense, et un attentat suicide à la bombe a eu lieu dans la province de Khost. Pour le président Karzaï, selon ses déclarations donc, ces attaques, qui ont fait 19 personnes tuées, aident les objectifs américains. Ecoeuré par ces déclarations, le Pentagone a annulé la conférence de presse commune au palais présidentiel afghan, mais, précise-t-il, pour des raisons…. de sécurité. La bonne blague.
Chuck Hagel
Pour les talibans, ces attaques visaient à envoyer un message clair à Chuck Hagel, pour lui dire qu’ils restaient une puissance. Hamid Karzaï lors d’un discours, a accusé les États-Unis de vouloir engager des pourparlers de paix avec les islamistes radicaux et que leurs bombes étaient au service de l’Amérique et non pour une quelconque reconquête du pouvoir.
Alors que Barack Obama est resté silencieux, David Maxwell, un colonel à la retraite de l’US Army, actuellement directeur associé au Centre d’études en sécurité dans le département des Affaires étrangères de l’Université de Georgetown a déclaré: «Je ne vois pas comment nous pourrions encore travailler avec un leader qui va de délire en délire encore plus longtemps mais, malheureusement, je ne sais pas si nous avons d’autres options. «
L’administration Obama essaie mais peine à s’en sortir d’une guerre, d’un guêpier que l’Amérique a été incapable de gérer depuis 11 longues années. La formation des forces afghanes pour prendre en charge la lutte contre les talibans, la mise sur pied d’un organe contre la corruption des officiels et l’éradication du trafic de l’opium qui permettraient à l’économie afghane de se développer autrement sont un échec cuisant. Faut-il rappeler qu’aucun pays n’a réussi à mettre au pas les Afghans ? De l’Angleterre en passant par la Russie et les Etats-Unis aujourd’hui à la tête d’une grande coalition, rien n’y fait.
Le président Barack Obama a ordonné le retrait de 34.000 soldats américains en février dernier. L’ancien secrétaire à la Défense, Leon Panetta, avait déclaré le mois dernier aussi, que le retrait se fera par étapes, pour ramener le nombre de soldats à 50.000 à partir le mois de novembre. Le plus gros des troupes rentreront aux Etats-Unis après les élections afghanes prévues pour le début de 2014, avait conclu Leon Panetta.
Pourquoi sont-ils allés là-bas s’il faut repartir la queue entre les jambes ?