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Nous sommes aussi l'Eglise ...

Publié le 14 mars 2013 par Perceval

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Une institution d’un autre temps

Nous aimerions que la décision honorable de Benoît XVI de démissionner soit vécue comme un moment privilégié pour inviter les communautés catholiques à repenser leur structure de gouvernance et les privilèges médiévaux que cette structure comporte. La papauté et le Vatican constituent un état masculin à part, qui possède une représentation diplomatique influente, et qui est aussi servi par des milliers de femmes à travers le monde, dans différentes instances de son organisation. L’institution est un système dominé par des fonctionnaires convaincus de leur idéologie qu’ils attribuent à l’Esprit saint. Ce système est bien éloigné de l’attention de Jésus pour les plus fragilisés de la société, de la gratuité de Jésus, de son approche confiante envers le Monde. Jésus savait lire les signes en son temps ; pour le faire aujourd’hui, il faut être en prise avec la réalité.

 A l’écoute du monde d’aujourd’hui

Les cardinaux qui vont se réunir et qui ont la responsabilité de décider du futur de l’Église, vont-ils ignorer qu’en dehors d’eux il y a le monde – qui est en grandes difficultés  – et que ce sont les laïcs qui y travaillent ? Et qu’en conséquence, il y aurait intérêt à écouter ce qu’ils disent dans leur diversité de culture et d’expression de foi ? A faire confiance au Peuple de Dieu, au lieu d’en être le gardien, aux femmes et aux hommes qui s’engagent partout dans le monde pour annoncer l’Evangile et son message libérateur et émancipateur.

Vers une audace évangélique

Nous attendons des cardinaux électeurs que la peur, la honte, l’humiliation, qui en ce moment assiègent l’Eglise en tant qu’institution, ne les détournent pas de tenter le « nouveau » là où l’« ancien » est mort, de rechercher une alternative prophétique, capable de refaire surgir les idées les plus révolutionnaires pour lui donner une nouvelle force évangélique.

Nous attendons de l’Eglise qu’elle repense sa relation à l’Ecriture selon laquelle Dieu aurait révélé des vérités éternelles, contenues dans la Bible, et dont elle serait la seule dépositaire. Parce que Dieu entre en relation avec l’humanité, et que la Bible est le récit de l’expérience de cette relation, nous pensons que le rôle de l’Eglise est de faciliter la poursuite de cette expérience – et non de donner des leçons à tous – en s’inspirant des Ecritures et en se mettant à l’écoute des plus pauvres.

 Libérer l’intelligence de l’Eglise

L’Eglise en crise a plus que jamais besoin d’esprits libres. Une première mesure à prendre serait de rendre la voix aux théologiens prophètes qui furent condamnés au silence, pour, avec eux, ouvrir de nouveaux chemins d’espérance pour une humanité qui cherche elle aussi de nouveaux horizons. Il s’agit de libérer avec confiance l’intelligence de l’Eglise, qui a été verrouillée par des condamnations et des excommunications d’un autre temps.

 Nous sommes ouverts à l’espoir d’un changement à la tête de l’Eglise et nous accueillerons avec joie tout ce qui ira dans le sens d’une plus grande fidélité à l’Evangile. Mais nous sommes surtout convaincus que notre mission première n’est pas d’œuvrer au maintien d’une structure ecclésiale, mais de nous risquer à vivre l’Evangile au cœur de l’humanité.

Texte adopté par le Conseil d’Administration de NSAE dans sa réunion du 2 mars 2013


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