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La « mauvaise blague »

Publié le 14 mars 2013 par Sandrine Audras @SandrineAudras

Tourner sept fois sa souris sur son tapis avant de cliquer

C’est clairement ce qu’aurait du faire l’auteur Lensois du post malencontreux qui a déchaîné les passions sur les réseaux sociaux.
Publier un faux tableau comparatif du niveau de vie d’un Français touchant le RSA et d’un Français touchant un petit salaire, y mettre en évidence que le premier « gagne » plus que le second est déjà douteux.
Le publier sur Facebook est définitivement équivoque et contestable. (source 20minutes )

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », disait Lavoisier en citant  Anaxagore de Clazomènes.
Sur le web, chaque information a un potentiel viral que nul ne peut ignorer aujourd’hui. Malgré des précédents dramatiques (suicides d’adolescents: novembre 2012 au Canada, octobre 2012 à Brest), certains continuent pourtant de prendre la toile pour un exutoire plus que public.

Ce n’est pourtant pas d’hier qu’on connait le pouvoir de cette blague – que l’on croit bonne ou drôle  - qui peut se transformer à la vitesse de l’éclair en cette « Rumeur » nauséabonde dont parlait Victor Hugo:

La Rumeur

Jeunes gens, prenez garde aux choses que vous dites.
Tout peut sortir d’un mot qu’en passant vous perdîtes.
Tout, la haine et le deuil! Et ne m’objectez pas
Que vos amis sont sûrs et que vous parlez bas
Écoutez bien ceci: tête-à-tête, en pantoufle,
Portes closes, chez vous, sans un témoin qui souffle,
Vous dites à l’oreille au plus mystérieux
De vos amis de cœur, ou, si vous l’aimez mieux,
Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire,
Dans le fond d’une cave trente pieds sous terre,
Un mot désagréable à quelque individu;
Ce mot que vous croyez qu’on n’a pas entendu,
Que vous disiez si bas dans un lieu sourd et sombre,
Court à peine lâché, part, bondit, sort, de l’ombre!
Tenez, il est dehors! Il connaît son chemin
Il marche, il a deux pieds, un bâton à la main.
De bons souliers ferrés, un passeport en règle;
Il vous échappe, il fuit, rien ne l’arrêtera.
Il suit le quai, franchit la place, et coetera,
Passe l’eau sans bateau dans la maison des crues
Et va, tout à travers un dédale de rues,
Droit chez l’individu dont vous avez parlé.
Il sait le numéro, l’étage; il a la clef,
Il monte l’escalier, ouvre la porte, passe,
Entre, arrive et, railleur, regardant l’homme en face,
Dit: Et c’est fait. Vous avez un ennemi mortel.


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