Encore un message dans ma boîte aux lettres ce soir, enflammé et tout, et tout. Les dangers de la loi Taubira et gnagnagna…
Ras-le-calice de ces rafales de emails, de ces prières universelles et annonces en fin de messe appelant à manifester encore et toujours contre le Mariage pour tous.
J’en ai ras-le-calice que mes frères catholiques français donnent de notre Eglise l’image monolithique d’une secte de purs qui exclut quand elle devrait inclure.
L’élection du Pape François vient le rappeler d’une manière criante : notre priorité, ce devrait être les pauvres. Et franchement, manifester contre le Mariage pour tous, c’est un truc de riches qui pensent aux pauvres une fois par an pour leur offrande de Carême.
L’Argentine étant à la mode ces jours-ci, que croyez-vous qu’elle en pense, du Mariage pour tous, la cartonera qui en 2010 survivait dans un bidonville de Buenos Aires avec ses 7 enfants et venait sonner à ma porte tous les samedis pour mendier de la nourriture et des vêtements pour sa marmaille ? Logiquement elle devrait avoir au moins 9 ou 10 gamins aujourd’hui, si elle n’est pas morte d’une tentative d’avortement clandestin entre temps. Une femme par jour en Argentine, le plus souvent une femme pauvre et très simple, mère de famille nombreuse, qui se fait régulièrement violer par son mari et qui ne prend pas la pilule parce que l’Eglise l’interdit. Avec un peu de chance elle est arrivée à l’hôpital, où il y a peu encore le médecin de garde avait le devoir de la dénoncer.
Ce serait à hurler de rire si ce n’était si triste.
Ras-l’calice, j’vous dis !