Moi aussi, des fois, je surfe sur le ouaibe au boulot.
Si, si.
Et comme toi, lecteur, j'ai un supérieur hiérarchique qui peut débarquer dans mon bureau à peu près n'importe quand, en coup de vent, pour me demander:
- Qu'est-ce que vous branlez encore, l'emmerdeuse? Vous croyez qu'on vous paie pour exploser les scores du Solitaire de Windows?
Alors, comme tout bon salarié qui se respecte, j'ai trouvé plusieurs petites astuces pour éviter de me faire gauler.
D'abord, toujours laisser un document sérieux ouvert en arrière-plan.
Dans mon cas, c'est mon rapport d'activité statistique (nombre de types porteurs de pathologies lourdes, nombre de types passés par la case "hôpital", nombre de types sous traitement psychiatrique, et tout ça me donne des tableaux très jolis et surtout très professionnels qui font bien sur mon écran).
Ensuite, ne pas oublier de définir la barre des tâches (le truc en bas de l'écran avec les icônes) comme "masquée automatiquement", ce qui te permet d'avoir des onglets Internet ouverts sans que ça se voie trop.
Sauf que des fois, mon chef, qui est une vraie quiche en informatique mais qui adore se prendre pour le petit génie de Wargames, est pris d'une ridicule envie de m'impressionner.
- Attendez, l'emmerdeuse, j'ai mis un super questionnaire sur le serveur, faut que je vous montre ça!
- Ah non...non, non...là, ça va pas être possible.
- Poussez-vous un peu, que je vous épate.
- Mais vous m'épatez, chef, vous m'épatez tous les jours, pas la peine de me montrer votre truc, j'irai regarder dès que j'aurai un moment, vous n'avez pas idée à quel point je suis EPATEE.
- Donnez-moi cette souris...
- Nan...Arrêtez de tirer sur ce câble...
- Donnez-moi cette souris, bordel!
- Va y'avoir un accident...arrêtez...
Et là, bien sûr, c'est le drame, ce gros con bouscule le clavier, tout le bastringue dégringole, les câbles se déconnectent et c'est l'écran noir.
Bon, tout ça pour te dire, lecteur, que les pauses ouaibe au boulot demandent un minimum d'organisation et de discrétion.
Et j'en viens à ma troisième astuce.
Plutôt que d'ouvrir simultanément tous les blogs que tu aimes lire au quotidien, multipliant ainsi par X les risques de te faire choper et copieusement assaisonner, tiens-toi plutôt au courant des nouveaux articles pondus par tes amis grâce au bon vieux principe de la "newsletter".
A quoi ça sert?
Essentiellement à polluer ta boîte de réception avec des messages automatiques du genre "Duduche vient de poster un nouvel article".
Duduche étant l'un des blogueurs dont tu aimes parcourir la prose ("Duduche" peut aussi bien être une sexagénaire qui ne produit que des articles sur ses nouvelles réalisations au tricot, qu'un fan de jeux en lignes qui publie chaque jour ses petits conseils pour éclater tout le monde à Counter Strike).
Quel intérêt?
Quasiment aucun, à part que ça t'épargne justement le danger de parcourir tes blogs favoris au p'tit bonheur la chance, dans l'espoir que Machin ou Truc aura écrit quelque chose de nouveau (Duduche, par exemple: "Comment continuer à gagner sa vie et à avoir une vie sociale et sexuelle quand on est un débile profond qui passe ses journées et ses nuits à jouer en ligne avec d'autres débiles profonds").
Alors, lecteur, moi aussi, j'ai fini par craquer.
J'ai changé d'avis (Par ici, je t'expliquais pourquoi je ne voulais pas mettre de "news-machin" sur mon blog).
En fin de compte, et dans le seul but (désintéressé, altruiste, généreux, comme tu voudras) de t'épargner des manoeuvres fastidieuses et improductives, je te propose de te tenir au courant de ce que je poste.
Ce qui, en plus, t'évitera de te fader mes conneries deux fois.
Alors comment ça marche?
Voix de Michel-Petit-Truc-En-Bois-Qui-Sert-à-Tenir-Les-Tableaux:
"Eh bien, Jacqueline, c'est d'une simplicité enfantine, si j'ose dire, puisqu'il suffit de laisser son adresse électronique dans la petite case prévue à cet effet, puis de valider en cliquant sur OK".
Voilà.
Le tour est joué.
Tu ne te feras plus chier à revenir sur ce blog pour tomber sur la même merdouille qu'il y a deux jours, tu ne te taperas plus la relecture d'une ancienne loghorrée plumitive, et surtout, surtout...tu participeras activement à une politique rigoureuse de réduction des risques professionnels liés à l'usage intensif (voire abusif) d'Internet sur les lieux de travail.
Elle est pas belle, la vie?