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Différente et la même

Publié le 16 mars 2013 par Mari6s @mari6s

Je n’ai pas écrit grand-chose de substantiel pour ce blog depuis mon retour de Californie. En partie à cause d’un problème de dos et de poignets causés par l’abus d’ordi, en partie parce que j’ai été bien occupée d’abord à profiter de ma famille puis avec mon travail scolaire depuis la reprise fin janvier (mon école semblant avoir décidé de faire tenir un an de boulot en un semestre). De bonnes excuses, mais qui, je crois, n’expliquent pas tout.

En effet, je me suis aperçue récemment que je commençais juste à trouver mes marques dans ma « nouvelle ancienne vie » – celle d’avant ce semestre américain. Et donc, que jusqu’ici, et encore maintenant de certaines façons, je ne savais pas trop comment être différente tout en étant la même, comment incorporer mon évolution dans ma vie « normale ».

C’est en effet quelque chose dont j’avais peur : de régresser, de perdre ce que j’avais gagné en Californie, notamment en joie de vivre et en légèreté mais aussi en ouverture aux autres. Cela n’a pas trop été le cas, avec bien sûr des hauts et des bas.

Il est difficile d’expliquer à quel point cette expérience m’a changée – en partie parce que je ne le comprends pas encore parfaitement moi-même. J’étais quelqu’un là-bas que je ne serai jamais exactement ici, et j’étais le plus souvent trop occupée à l’être et à le vivre pour analyser tout ça… Et je crois que ceux qui n’ont pas vécu une expérience similaire peuvent difficilement le comprendre… même mes camarades de classe revenant d’Erasmus n’ont pour la plupart pas connu un dépaysement aussi complet, étant restés en Europe et restant le plus souvent entourés d’autres Français. Et puis le quotidien reprend vite le dessus, sans qu’on ait l’occasion de raconter grand-chose.

Si bien que j’ai ressenti le besoin de marquer ce changement de façon physique, avec une coupe de cheveux aux épaules – pas un changement de style radical, mais il faut savoir que je n’avais pas coupé plus que mes pointes depuis… depuis toujours, en fait.

De fait je ne suis plus la même. Je suis moins stressée par les petites choses. J’ai un peu moins de mal à calmer mon perfectionnisme quant aux travaux scolaires. Je donne mon opinion plus facilement mais aussi plus respectueusement. Je souris, je m’émerveille. Tout cela cohabite avec les autres versions de moi, bien sûr. La version de moi vivant à Paris avant. La version année sabbatique. La version Cned. Et de façon décroissante, aussi la version mal dans sa peau au lycée, au collège, etc. C’est comme une mosaïque. Ou des couches de peintures qui laissent apercevoir çà et là celles qu’elles recouvrent.


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