
René Zahnd et Thierry Tordjman "remerciés" à Vidy. Belle gratitude de nos responsables de la culture et d'une Fondation se la jouant "franchement en coulisses". Est-ce la fin de l'esprit de Vidy ? C'est en tout cas la pièce la plus nulle programmée depuis la fondation du théâtre au bord de l'eau...

Pourtant il faut rappeler que le Théâtre de Vidy, sous la direction de René Gonzalez , était devenu en vingt ans l'un des foyers de création les plus actifs en Europe. En Suisse, c'était la maison qui "tournait" le plus dans le monde. Economiquement solide et plus encore féconde culturellement, à l'ère de l'esbroufe et de la starisation, Vidy restait une maison à figure humaine comme l'ont appréciée les plus grands créateurs qui y ont passé, de Lars Norèn à Thomas Ostermeier, entre tant d'autres. Surtout, l'institution, au même titre que le théâtre Kléber-Méleau de Philippe Mentha, entretenait un climat d'émulation et de découverte largement partagé par les passionnés de théâtre au sens large.
Comme on a pu le constater en dehors de tout "copinage", les proches de René Gonzalez avaient très bien pris la relève et assuré l'interim. Qui plus est, ils continuaient d'entretenir des rapports de confiance avec de nombreux directeurs de théâtre européens avec lesquels, par ailleurs, divers projets restaient en cours. Bien entendu, Thierry Tordjmann et René Zahnd n'avaient pas un droit automatique à la prolongation de leur mandat. Mais la muflerie torve, la façon cauteleuse avec laquelle ils viennent d'être virés, plongeant toute l'équipe de Vidy dans la stupeur, n'augure de rien de bon...