C’est en 1948 que George Orwell écrivit 1984. C’est d’ailleurs en 1984 que sortit sur le grand écran, le film éponyme, adaptation décevante de l’œuvre. C’est en 2001 que Big Brother apparut à la télévision, curieusement traduit en « Loft Story ». Dans tous les cas, ces trois concepts parlaient de la même chose : on vous surveille.
C’est aujourd’hui que la réalité rattrape la fiction.
Ça y est, mes chers et fidèles amis lecteurs, le totalitarisme et sa dérive arrivent. Pour l’instant, ce projet ne s’applique qu’à Paris et quatorze axes principaux de la capitale. Feux rouges, stationnement interdit, et j’en passe. Ce n’est qu’un essai, assure, dans sa grande mansuétude, la préfecture de Paris. Qu’importe, un pas est franchi. Ce qui hier encore était science fiction est désormais réalité. Je ne suis pas inquiet quand aux chances de réussite de l’essai en question. Autant l’administration est lente pour reconnaître ses erreurs, autant elle va plus vite qu’une Formule 1 pour finaliser un moyen de nous prendre – encore – de l’argent.
Il y a deux aspects qui me gênent dans ce dossier.
C’est toujours les mêmes qui se font taper dessus : les automobilistes. Essence taxée à 60%, assurances exorbitantes, répression sévère, illégalité du permis à points… Je ne veux pas me la jouer populiste mais tout de même, quand l’Etat a besoin de caillasse, qui va-t-il taper en premier, hein ?
Enfin, ce qui me dérange. Vraiment.
La vidéo-surveillance. Votre voiture est mal garée ? Une caméra va la prendre en photo et envoyer immédiatement le cliché à Rennes pour que le procès verbal de contravention soit établi. Un simple appareil photo… Certes, le procédé est ultra-moderne mais il rétrécit singulièrement le champ de nos libertés. Et pour contester, walou, peau de balle…
Le pire, c’est que personne ne dit rien. Tout le monde râle en silence mais nul ne va aux urnes pour exprimer son mécontentement. Personne ne proteste. Personne ne se révolte.
Est ce vraiment légal ? Est ce vraiment normal que nos faits et gestes soient totalement surveillés et maintenant, encadrés ? La constitution des Droits de l’Homme, sur laquelle tout notre système de droit est fondé, ne nous donne-t-elle pas des garanties sur nos libertés les plus fondamentales ?
Si. Mais elle est habilement contournée par des lois qui, au nom de la sécurité et du danger sur les personnes, nous fliquent davantage. Quand le délit de faciès épouse le trésor public, ça donne des idées de génies pour mieux nous plumer. Parce que tout ce système de pompe a fric est légal, mesdames et messieurs.
Peut-on changer les choses ? Non.
Enfin, non. Si, peut-être. Refusez de payer. Ne payez plus les timbres, les impôts, les contredanses, les tickets de métro et tout ce que l’administration réclame. Faisons tous le même geste, le même jour, ensemble.
Symboliquement.
Montrons que nous ne sommes pas des moutons, des vaches à lait ou des puits à pognon.
Je rêve tout debout. Personne ne dira rien. Les caméras sont en place pour verbaliser des voitures et nous laissons faire.
Ça y est. Ils sont en train de gagner. Vous savez pourquoi ? Parce qu’au fond, et je le crois très sincèrement, tout le monde s’en fout.
C’est tellement dommage.
I love you. All of you. And Lulu.
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