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L’ancien Président de la République a donc été mis en examen dans le cadre de l’affaire Bettencourt. Ce peut être in fine une bonne chose. Car de deux choses l’une :Soit au bout de l’instruction, ou même d’un éventuel procès, le dossier se révélera insuffisant pour mettre en cause Nicolas Sarkozy, et alors, fin de l’histoire.Soit l’ancien Président a effectivement profité de la milliardaire pour financer illégalement ses campagnes politiques et alors il est normal qu’il soit sanctionné.Dans les deux cas, l’image de la Justice et celle du monde politique en sortiront grandies. Cela signifiera en effet que nul n’est au-dessus des lois et que la Justice travaille dans la plus grande indépendance. Qui pourrait alors ne pas s’en réjouir ?Il y a trop longtemps que le « microcosme », hommes politiques, journalistes, juges, sont mis dans le même sac dans l’esprit du grand public sur le thème « tous pourris » « tous copains et coquins » « Justice à deux vitesses » ; Des idées largement entretenues par les démagos de tous bords et dangereuses pour la démocratie. A terme, toutes ces procédures engagées à l’encontre de responsables de tous bords, démontreront que ce n’est pas vrai : Elles et eux aussi doivent rendre des comptes. Ils sont des justiciables comme les autresBien sûr, nous aurions pu rêver d’un monde idéal où tous nos élus et tous nos dirigeants auraient été des femmes et des hommes parfaits. Mais reconnaissons qu’en vingt ou trente ans d’immenses progrès ont été réalisés dans le sens d’une plus grande transparence démocratique.Bien sûr se pose toujours la question du « Qui jugent les juges ? ». En théorie le Peuple, au nom duquel la justice est rendue, mais il n’existe pas chez nous d’élection de Procureurs, comme aux Etats-Unis. Est-ce si mal ?Bien sûr, l’action politique ne doit pas non plus être paralysée par la multiplication des actions en justice. Mais on en est encore loin dans notre pays!Il reste maintenant à la Justice à montrer qu’elle est, elle aussi, à la hauteur de cette exigence. On peut notamment s’inquiéter de la lenteur de procédures qui peuvent parfois s’étaler sur des années et des années. Mais là, on aborde le problème de la réforme de notre système judiciaire, le rôle du juge d’instruction, et les moyens financiers dont ils disposent.Nous vivons une e-poque formidable