Magazine Journal intime

Miss parano

Publié le 15 avril 2008 par Anaïs Valente
C’est la nuit noire.  Il fait aussi sombre que dans les tréfonds de ma cervelle.  Et je dois prendre le bus.  Horreur et damnation.  Prendre le bus de nuit.  Oui bon, il est 18h30, mais qu’y puis-je, moi, si en novembre la nuit tombe à 18h (oui ce billet a été écrit en novembre 2007 à l’époque où je soignais mon pauvre dos à grands coups de séances de kiné inutiles vu que j’a toujours mal – je le ressors non car je manque d’inspiration – même si c’est vrai, je manque d’inspiration en ce moment – mais passque j’ai reçu une illu dont j’ai envie de vous faire profiter sans attendre novembre 2008).  Qu’y puis-je si pour moi, dès que le ciel s’obscurcit, les morts-vivants se réveillent, les pervers se mettent en action, les loups-garous cherchent leur proie.
Donc je stresse, seule à l’arrêt de bus, un livre dans la main pour assommer le moindre opportun, mon abonnement dans l’autre.
Et il arrive.  Il se rapproche.  Il s’arrête.  Il me dit bonsoir.  Aaaaargh, il m’a repérée, il prépare son coup.  Je suis foutue.  Je suis finie.  Ma dernière heure a sonné.
Le bus arrive.  Le chauffeur est une chauffeuse.  Drame.  Elle ne pourra me défendre en cas d’attaque, à la manière du film si dramatique qui m’a traumatisée à vie, où Isabelle Adjani (enfin je pense) se fait violer dans un train, sous le regard des passagers qui ne broncheront pas.  
Ici, point de passagers.  Juste la chauffeuse, lui et moi.
Je m’assieds sur un siège.  Il s’assied sur le siège juste à côté.  C’est clair, il a tout organisé.
Et mon cerveau se met en action.  Je ne dois pas descendre avant lui, sinon il me suivra subrepticement, dans les rues sombres et sinistres, me ligotera et me tranchera la gorge dans une impasse.
S’il descend à un arrêt précédent le mien, je serai sauvée.  Mais il n’en fera rien, il veut m’agresser, c’est clair et net, je l’ai senti dans sa façon de me dire « bonsoir ».
Je dois descendre à cet arrêt situé tout près d’un magasin ouvert jusque 22h, j’irai m’y réfugier et appeler la police.  Au passage, je m’offrirai une grosse pizza pour me remettre de mes émotions.
Voilà, j’ai un plan, je vais m’en sortir.
Encore deux arrêts, et j’y serai, je suis sauvée.  Tu vas être forte Anaïs, et te sortir de cette situation.
Encore un arrêt.
Tiens, il descend déjà ?  Avant moi.  Mais pourquoi ?  Et son attaque, son agression, son tranchage de gorge ?  Ben si c’est pas malheureux.
Parano, moi ?
Illu de Miss Minimo (pour un billet intitulé Miss Parano, ça rime, diiiiingue non ?)
Anais-Paranopt

Retour à La Une de Logo Paperblog

Dossier Paperblog