Cole Swensen | If a garden of Numbers

Publié le 26 mars 2013 par Angèle Paoli
« Poésie d’un jour

IF A GARDEN OF NUMBERS

If a garden is the world counted
  and found analogue in nature
One does not become two by ever ending
  so the stairs must be uneven in number
and not exceed
thirteen without a pause
of two paces’ width, which
  for instance, the golden section
  mitigates between abandon
and an orchestra just behind those trees,
gradations of green that take a stethoscope: we risk:
Length over width
  to make the horizon run straight
equals
  to make the pond an oval:
  Width
  over length minus the width
  in which descending circles curl
into animals exact as a remainder.

  Which means excess. The meaning of the real
always exceeds that of the ideal, said someone.

  He was speaking of Vaux-le-Vicomte,
but it’s equally true of parking, or hunting, or wishing you could take it back. He


  who is Allen Weiss, actually said, “The meaning
of a plastic or pictorial construct always surpasses the ideal meaning of that work.”
Which is something else entirely. Said
the axonometric
divided by
the anamorphic.
  There is nothing that controls our thoughts
more than what we think we see,
which we label “we.”

Cole Swensen, “If a Garden of Numbers”, in Ours, University of California Press, Collection New California Poetry, 2008.


SI UN JARDIN DE NOMBRES

Si un jardin est le mode compté
  et jugé analogue en nature
Un ne devient pas deux en prenant fin
  donc les marches doivent être en nombre impair
et jamais plus
de treize sans une pause
de deux pas de large, ce que,
  par exemple, la section d’or
  équilibre entre abandon
et l’orchestre juste derrière ces arbres,
des variations de vert mesurées au stéthoscope : on risque :
longueur sur largeur
  faire courir tout droit l’horizon
égale
  faire que le bassin soit ovale :
  largeur
  sur longueur moins la largeur
  dans quoi des cercles descendants s’enroulent
en animaux, précis comme un reste.

  C’est-à-dire un excès. Le sens du réel
excède toujours celui de l’idéal, a dit quelqu’un.
  Il parlait de Vaux-le-Vicomte,
Et cela vaut aussi pour se garer, ou chasser, ou avoir parlé trop vite. Il,

  c’est Allen Weiss, a dit en fait : « Le sens
d’une construction plastique ou picturale dépasse toujours sa signification idéale ».
Ce qui est tout autre chose. Dit
l’axonométrique
divisée par
l’anamorphique.
  Rien ne contrôle davantage nos pensées
que ce que nous pensons voir,
ce que nous appelons « nous ».

Cole Swensen, Le nôtre, Éditions Corti, Série américaine, 2013, page 39. Traduction de Maïtreyi et Nicolas Pesquès.

_________________________________________
NOTE d’AP : Le nôtre de Cole Swensen sera disponible en librairie le 4 avril 2013.





COLE SWENSEN

Image, G.AdC

■ Cole Swensen
sur Terres de femmes

→ 17 août 1427 | Cole Swensen, Première mention des Bohémiens en Europe
→ 12 octobre 1492 | Cole Swensen, Mort de Piero della Francesca
→ L’acte du verre
→ Une expérience simple…

■ Voir | écouter aussi ▼

→ (sur Pennsound) Cole Swensen lisant “If a Garden of Numbers”
→ (sur le site José Corti) la fiche de l'éditeur sur Le nôtre de Cole Swensen
→ (sur Lyrikline) plusieurs poèmes inédits de Cole Swensen dits par l'auteure
→ (sur en.Wikipedia) une notice sur Cole Swensen
→ (sur poets.org) plusieurs poèmes de Cole Swensen dits par l'auteure
→ (sur le site de Poetry Foundation) plusieurs poèmes de Cole Swensen dits par l'auteure
→ (sur Google videos) Cole Swensen : interview in The Continental Review




Retour au répertoire de mars 2013
Retour à l’ index des auteurs

» Retour Incipit de Terres de femmes