Dans la foulée de la confirmation de la condamnation de Ségolène Royal à payer trois semaines de salaire, au titre de la campagne législative de 1997 à deux de ses ex-assistantes parlementaires, Jean-Pierre Raffarin monte au créneau avec ses gros sabots et l’artillerie (trop) lourde en demandent rien de moins que la démission de la présidente du conseil régional au motif que "le licenciement abusif n'est pas une pratique pour qui prétend exercer de hautes fonctions". Ajoutant qu’il s’agit d’une "question d'honneur car pour un responsable politique, la délinquance sociale, c'est la faute majeure". On a connu l’ancien Premier ministre moins à cheval sur la morale quand il prenait un repris de justice, Renaud Donnedieu de Vabres, dans son gouvernement, ou quand on regarde le pedigree de nombre de membres éminents de l'UMP comme par exemple le couple Balkany…
Comme il fallait s’y attendre, le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefèbvre de Jean-Pierre Raffarin. Dans le même temps, il ne dit pas un mot sur André Santini toujours au gouvernement en dépit de graves poursuites judiciaires…
La réponse de Ségolène Royal ne s’est pas faite attendre. Dans un premier temps elle rappelle les propos mensongers de Jean-Pierre Raffarin en précisant que "dans le jugement, dont curieusement l'UMP a eu connaissance avant tout le monde, le terme de licenciement abusif n'apparaît pas". Dans un second temps, elle se pose (comme elle sait bien le faire…) en victime : "cette raffarinade a au moins un avantage. On voit bien qui est à l'origine de ce guet-apens judiciaire. Ceux qui l'ont organisé n'ont pas, contrairement à ce qu'ils prétendent, obtenu tout ce qu'ils souhaitaient". Et son âme damnée, Jean-Louis Biancio, de dire tout haut ce que nombreux pensent tout bas : "tout le monde sait qu'il n'a jamais digéré d'avoir perdu la Région Poitou-Charentes. L'UMP ferait mieux de s'occuper des problèmes des Français plutôt que d'alimenter des polémiques scabreuses pour faire oublier son incurie et ses échecs".
Bien entendu l’ancien Premier ministre attaque bille en tête, lourdement et façon indécente l’ex-candidate socialiste à la présidentielle pour essayer de masquer l’incurie de l’action du gouvernement (et se venger de la branlée qu’elle lui infligée lors des dernières régionales).
Mais, il aurait été de bon ton de la part de Ségolène Royal de faire un minimum amende honorable au sujet du jugement avant de lancer sa contre-attaque, légitime au demeurant, contre Jean-Pierre Raffarin.