Magazine Journal intime

[lu] il faut jouir, édith — roman d'alain bonnand

Publié le 27 mars 2013 par Tilly

La Musardine, collection Lectures Amoureuses, février 2013, 144 pages, moins de 8 euros, réservé aux adulteslien

quatrième de couv : “Hier, je me suis fait une profonde entaille à la base du petit doigt en ouvrant les huîtres (j’adore les huîtres comme j’adore les moules). D’habitude, je procède tranquillement, en prenant garde de ne pas me blesser. Mais là je pensais à toi ; j’étais très distrait – et pour arranger le tout j’avais bu trois bons petits verres de vin blanc. Je m’étais d’abord fait une légère éraflure, mais faut croire que ça ne suffisait pas. Heureusement, ce n’est pas la main qui te caresse profond, c’est l’autre, celle qui te met deux doigts doux au bord des yeux, sur la tempe, à la racine des cheveux quand tu es belle, le visage tout illuminé de plaisir, et que tu dis : “Je crois que tu vas me faire jouir !» — Soupçonné d’avoir commis deux livres cultes : Les Jambes d’Émilienne ne mènent à rien (Le Dilettante), Feu mon histoire d’amour (Grasset), Alain Bonnand vient de publier, aux éditions Écriture, Le Testament syrien (Valse avec Roland). ” « Un redoutable manuel de séduction (...). C’est très drôle, très méchant, très pervers. », Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur.

Le tout dernier retour d'Alain Bonnand en littérature (après ceux de 2003 et 2010), même subreptice, donne bien du plaisir...
J'ai déjà parlé ici du très beau Testament syrien lienpublié en 2012 chez Ecriture.
Dans un genre différent, Edith est la réédition ces jours-ci d’un texte érotique épatant publié en 2004 aux Presses Universitaires de France.
Dans son Alexandrine, grande voyageuse à Paris lien— récit sous forme d’échanges de mails envoyés de Amman en Jordanie où il vivait avec sa famille à l’époque de la promotion d’Il faut jouir, Edith —, Bonnand racontai à sa jeune correspondante parisienne son passage dans l’émission littéraire de Michel Field :

“ Des critiques qui se mettent en quatre pour défendre un livre dont l’auteur, en face d’eux s’ingénie à déconseiller et l’achat et la lecture, c’est cocasse ! (C’est de la petite pochade Il faut jouir dont il était question ; notre Cécile,lienelle, a complètement été oubliée dans cette affaire...) ”

Fine mouche, Alexandrine répond :

“ On vous a vu à la télé ! Si tous les écrivains étaient comme vous, le métier d’éditeur serait compromis, mais la littérature serait joyeuse. C’est l’avis général. ”
Bonnand avait fait parvenir à Alexandrine un exemplaire d’Edith avec cette recommandation gentiment tartuffesque :

Il faut jouir, Edith, c’est juste pour vous faire plaisir, pas pour lire ! (Ou alors, seulement les dialogues, qui sont bien piquants.) ”
Je sais pas pour Alexandrine, mais moi j’ai tout lu, et ça m’a fait bien plaisir !


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