Je me suis réveillée, la tempête était là … Prisonnière de cette gangue épaisse et malodorante, je suffoquais. Moite de sueur, je cherchais à fuir. En vain. Mes mains, mes bras, inertes, ne m'obéissaient plus.
Le cadavre d'un chat, pendu au plafond, me fixait de ses yeux vides.
Mon corps, griffé de part en part d'entailles purulentes, se tendait à chaque coup de tonnerre et des éclairs venus du centre de la terre me réduisaient en poussière couleur de cendre.
D'étranges insectes aux pattes monstrueuses grimpaient le long des murs en bavant une salive acide et verdâtre et riaient en sifflant mon nom.
L'assaut des vagues frappait encore et encore, poussait les barreaux de la fenêtre aux vitres épaisses. Des torrents de lave m'engloutissaient et personne n'ouvrait.
- " Au secours, au secours ! "
Je me noyais, je m'envolais. Mes entrailles, tripes molles et grises, rebondissaient sur les murs élastiques et mon cerveau s'éparpillait en filaments rougeâtres et visqueux tout autour de la pièce.
La tempête était bien là et redoublait d'intensité. Je hurlais de peur et d'angoisse.
Un cavalier de l'apocalypse, sans nom et tout de blanc vêtu s'était approché, une seringue à la main. Il marmonnait des cantiques que je ne comprenais pas :
-" Doucement, ça va aller, voilà, c'est fini ... ".
Un liquide bienfaisant coule dans mes veines. La tempête n'est plus là.
extrait dossier H.P. Patiente matricule 2102 a : début de la crise 13h 05 fin de la crise 13h 10. R.A.S.
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P.S. : pour impromptus littéraires : incipit : je me suis réveillée, la tempête était là.
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