Max | Paradis interdits ?

Publié le 02 avril 2013 par Aragon

Ha ! Ha ! Ha ! Sacré Corto, qu'est-ce que tu vas leur raconter là aux matous ? Histoires d'arêtes et de pommes, on le sait bien, l'histoire sacrée est vérité. Miou-Miou a refilé à Gros-Câlin l'arête interdite, pendant ce temps-là Eve faisait croquer la pomme à Adam, tout a bien alors commencé.

Au commencement, c'est à dire maintenant - hic et nunc - les arêtes et les pommes poussaient dans des arbres interdits éclairés par des vessies que Gros-Câlin et Adam prenaient pour des lanternes. Pas Miou-Miou, pas Eve. Pas folles les guêpes ! La femelle, la femme, est celle par qui tout le bonheur arrive. Tout le bonheur des Paradis Terrestres inavouables et incroyables et pourtant bien vrais. La vision est du sexe féminin, le sexe d'une femme est un oeil éclairé, son coeur : un phare dans la nuit.

Et l'homme, ce balourd, gardien féroce de tous les interdits attend toutes les fins du monde et fins d'histoire, la Saint Glinglin, tout ce machin. Paradis interdits ? A quoi diantre serviraient-ils ? Le Paradis est un supermarché, tu entres, tu te sers, tu dois payer le prix sans attendre, et tu sors avec des arêtes et des pommes dans ton cabas. C'est vrai qu'hélas pour ce balourd (j'insiste) intrinsèquement flemmard voire feignasse, c'est la femme qui fait les courses. C'est la femme qui nourrit la Terre de son ventre, qui nourrit l'enfant de son sein et l'homme de sa raison... l'homme-enfant crédule et naïf qui prend les vessies pour des lanternes (j'insiste à nouveau) et ne sait pas reconnaître la vraie nourriture.

C'est la femme qui est au début et à la fin de toutes les vraies, les belles, les incroyablement vraies et belles histoires...

illustration Hugo Pratt / Corto Maltese / "Fable de Venise"

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fable_de_Venise