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Max | Beaucoup de bruit pour rien

Publié le 03 avril 2013 par Aragon

Much_Ado_Quarto11.jpgBenedick et Beatrice recommencés. Shakespeare n'aurait pas désavoué notre époque, Molière non plus. Quelle matière à pièces ! Ils se marieront les amants éternels, l'histoire finit toujours de la même manière. Il est rare qu'elle se termine mal. Benedick c'est l'amant politique qui courtise et finit toujours par se marier avec Beatrice que nous appelons aussi en notre beau pays, en notre doulce France : Marianne.

Je préfère Beatrice. Elle a des charmes Beatrice, des appas, on ne peut pas y rester insensible quand on s'appelle Benedick. On fait tout pour lui tenir la main, entrer dans son lit est le saint Graal accessible, la quête ne sera pas longue : l'appui d'un parti, une campagne électorale, des promesses, du charme, il n'en manque pas Benedick et hop, l'affaire est dans le sac.

Ils sont TOUS pareils hommes et femmes politiques. Tous. L'ambition est obligatoirement là. Immense. Triumvirat constitué : pouvoir, argent, sexe. C'est infiniment bon, fort, jouissif, si banal. Pourquoi s'en passer ? Présenté d'une certaine manière le peuple de la chaumière , voyeur, en demande et redemande même...

Haro sur Pinocchio !!! On se jette aujourd'hui sur Jérôme-Benedick, il a menti et alors ? Ils sont tous menteurs on le sait bien. Il y a toutes les gammes, toutes les palettes, toutes les déclinaisons possible du mensonge en politique, dans cette cour des miracles : "Non, je ne suis jamais allé piquer des sous chez mamie Zinzin, non M. Ben Barka n'a pas fait de mauvaises rencontres républicaines, n'a pas disparu dans une bouche d'égout, il a tout simplement glissé vous dis-je sur une peau de banane jetée négligemment sur le trottoir. Non, je n'ai pas dit que je ferai ce job pendant cinq ans et qu'ensuite j'irai me faire des couilles en or avec des conférences bidon. Non, y'a pas eu un "Super Menteur" au "Château" qui avait un compte nippon et ron et ron petit patapon. Non je ne suis pas riche, non, tout est légal dans le financement des campagnes, des partis politiques. Non, ce ne sont pas de faux-électeurs, ils ont de la chair et des os, m'enfin... heu... un peu. Non, les marchés publics de trifouillis les dindons ne sont pas truqués. Oui, la vie publique et politique est devenue morale. Etc. etc. etc."

Tiens, la preuve de la moralité au niveau d'une autre chose publique. Je veux faire part de l'imminence de l'arrivée du "Paradis" à Bordeaux ! Notre pièce de théâtre va être portée le 19 avril prochain au public girondin et je voulais faire passer l'info aux ex-collègues du Rectorat d'Académie par le biais de leur amicale des personnels. Ben non ! Le cabinet du recteur veille. Il refuse de faire passer l'info aux personnels, censure, en disant que cette pièce n'est pas morale, qu'elle est politiquement incorrecte car on y parle de Dieu et de Diable, d'un Paradis qu'il ne faut pas déflorer, qu'il ne faut dépuceler vilainement, auquel il ne convient pas d'en enlever toute la fragrance. Si elle avait parlé d'autre chose cette pièce, à la limite, ça aurait pu passer, ça aurait été parfait (sic) Elle est prude notre Education Nationale. Vieille fille, très vieille fille. Elle me rappelle l'histoire de Toto qui dit à ses copains que sa mémé sait faire le loup et qu'il va leur prouver. Toto : "Dis mémé, depuis quand tu n'as pas fait l'amour". Et la mémé de répondre : " Hou, houuuuu ????"

Rien à voir avec Benedick et Beatrice même si cette parenthèse est tout aussi théâtrale. C'est pas moral ça ?!  Bon, allez, nous reste heureusement la bonne humeur, le Canard enchaîné et Médiapart, l'opéra et le théâtre et des mots aussi ! Toujours des mots pour dire que tout cela est finalement beaucoup de bruit pour rien...


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