Décalage horaire

Publié le 04 avril 2013 par Pimprenelle2

Cette semaine j’ai perdu une heure, une heure printanière, une heure de sommeil, et il semblerait que nous soyons nombreux dans ce cas.

Cette semaine suis en décalage, je me lève parce qu’il le faut bien, et m’éveille vaguement environ une heure plus tard. Et puis le soir je m’en vais promener, j’ai du temps à tuer, fais les boutiques rêve à mon corps revêtu de tee shirts tous légers, fais des essayages, hésite sur la couleur, remarque la vendeuse qui condamne la porte, m’en étonne et réalise qu’il est 19h.

Et puis cette semaine, j’ai reçu un appel, l’appel trimestriel de mon passé, un appel qui revient tâter le terrain, vérifier que tout va bien, que tout fonctionne comme il se doit, d’une personne familière ou qui le fut autrefois, mais qui semble ignorer que les temps ont changés. A son attitude inquisitoire j’oppose mon attitude polie, polie et réservée qu’elle ne semble remarquer. Elle s’enquiert sur mes voyages futurs, je lui parle du prochain, une destination qui nous était commune, nous avions tant en commun. Elle me conseille la récupération de MON guide touristique qu’ELLE à prêté à un ex. L’ex d’une amie commune, nous avions décidément beaucoup en commun, un ex disparu du décor, du mien comme du sien. Disparu avec MON guide, sur lequel depuis longtemps j’ai fais une croix. Ce n’est qu’un Cartoville, périmé assurément. Mais non me dit-elle, fais un effort, part en quête des nouvelles coordonnées, de l’ex, évidemment. J’ai bien essayé d’argumenter, d’expliquer que la ville a dû changer, des restaurants ouvrir d’autres fermer, et qu’il en va de même des magasins. Elle s’obstinait, sa colère était perceptible, je l’ai laissé là dans ses délires, ai dit au revoir, ai raccroché.

Parce qu’il est des personnes que le temps qui passe laisse démunies et dans l’angoisse, des personnes qui veulent le figer, refusent de vieillir et d’avancer, avec lesquelles l’espace se creuse, plus temporel que géographique. Elles se refusent de vieillir et d’avancer, et moi je continue mon chemin, les perds de vue, et c’est fort bien.