Max | Le syndrome de Cendrillon

Publié le 04 avril 2013 par Aragon

Bien sûr qu'il ne faudrait faire aucun amalgame, bien sûr qu'ils ne sont pas tous pourris, même si une piètre image est donnée en ce moment par une classe politique dirigeante, cumularde, affairiste, népotiste, monopolisant le pouvoir sans le lâcher depuis des lustres, via parainages, cooptations, encartages obligatoires dans le sérail partisan.

Qui peut faire de la politique en indépendant en France s'il n'est pas fou ou fortuné ? Personne. Dans ces deux cas il n'en fera pas bien sûr,  bien qu'une personne fortunée aura par le biais politicien une chose que sa fortune personnelle, aussi grande soit-elle, ne lui donnera jamais : la griserie incroyable du pouvoir "sur" et "avec".

Sur des électeurs, des collaborateurs, un cabinet ministériel, des responsables publics,  être au sommet d'une pyramide et regarder en bas : jouissance suprême !

Avec des pairs, avec un relationnel de rêve, mega "nuit des ambassadeurs". Malgré sa fortune, le fortuné devient "Cendrillon" le temps de son passage aux "responsabilités", il côtoie quand il prend part à la vie publique à un haut niveau, les personnages de rêve invités - triés sur le volet - au bal dans "l'incroyable château du roi", il est l'un d'eux et ça, aucune fortune ne peut le donner, la politique seule. Il revêt habit et chaussures de Cendrillon. Il va approcher et le roi et son prince "qui cherche l'élue de son coeur". Peut-être lui ? C'est pas flippant ça ? C'est pas incroyable ? Les portes du palais sont grandes ouvertes !

Notre homme actuel, celui sur lequel ses ex-amis politiques et la plupart des médias se défoulent en tenant des discours très judéo-chrétiens empreints de morale mêlant jugement, faute, péché, trahison toute Judasienne, notre homme donc, cloué non pas en croix mais au pilori public était très fortuné, il n'avait besoin de rien mais il a voulu aller voir le château de près, prendre part au bal merveilleux, il en rêvait. Les douze coups de minuit lui sont à présent tombés sur la tronche. La citrouille des flics l'emmènera probablement en taule un jour prochain.

Je crierai jusqu'à la fin une chose que j'ai répété 1 milliard de fois tout au long de ce blogue : la politique ne doit pas constituer un métier. Le pouvoir est par essence même corrupteur. Filez à bouffer un succulent chou à la crème à une personne à chaque repas de sa vie, vous verrez la gueule qu'elle fera si un jour, après x années vous ne lui donnez pas son chou quotidien au dessert mais un simple croûton de pain avec, allez ne chipotons pas, un soupçon de Nutella dessus. Il criera à l'injustice. Quelle vision de la société peut-on avoir après 20 ou 30 ans de mandat national ininterrompu, quel recul ? Le renouvellement sans fin des mandats, leur cumul, est un déni démocratique !

Heureusement que pour me faire (un peu) mentir il y a des élus/réelus ou responsables politiques qui tiennent la route, qui sont admirables au quotidien, oh, à mon avis y'en a pas des tonnes, mais je veux rendre aujourd'hui un hommage particulièrement appuyé à des gens admirables se dévouant sans compter à la cause publique, des gens comme Gérard Filoche ou René Dosière. Seront jamais des Cendrillon eux. Prendront jamais des comptes en banque pour des lanternes, n'en ouvriront pas d'irréguliers en Suisse ou à Singapour, ne seront jamais tentés de grimper dans un carrosse ayant pour seule et unique vocation de se transformer à très brève échéance en citrouille !

http://renedosiere.over-blog.com/

http://www.filoche.net/