Magazine Humeur

Convoitise lubrique

Publié le 08 mars 2010 par Rachraf
[Jane Doé :Chapitre 1]

Il faut que j’épanche, je passe par une période onéreuse. J’avais une appétence de partager ma situation fielleuse avec des anonymes. C’est ainsi que ma quête débute.
J’ai commencé cette errance virtuelle ont cherchant des réseaux sociaux où je ne suis pas inscris, mais finalement j’ai opté pour badoo.
J’ai commencé par une recherche à proximité « Rabat / Casa » j’ai fouillé méticuleusement les profils, mais impossible que je trouve un seul capable d’attirer ma curiosité. Sur la troisième page j’ai repéré un profil affichant un numéro de téléphone.
Au moment que je regarde le numéro de téléphone, une petite voix à raisonner dans ma tête
« Qu’est ce que tu attends ? »
« Vas-y compose ce numéro de téléphone ! »
J’ai résisté à cette envie et pour donner un appui à ma décision, je me suis dit qu’il s’agit d’un numéro surtaxé et tout ce que je vais entendre c’est une boite vocale. L’idée d’être pris dans le piège m’effraya.
La petite voix m’a soufflé « Et si tu incarner le personnage de Carl Allen, dans le film Yes Man! ? »
« Si tu disait oui à toutes les propositions ? Il se peut que tu trouves ce que tu cherches ? »
Sans hésitation, j’ai sorti le téléphone du tiroir. Il est temps pour que je me confesse et j’avoue que ça fait depuis belle heurette qu’aucune personne ne m’a appelé, tout ce que je reçois c’est des SMS de mon opérateur.
J’ai composé le numéro et le téléphone sonna occupé.
Après deux minutes j’ai réessayé et j’avais une seule idée en tête c’est de faire connaissance de cette Jane Doé.
Le suspens a duré une trentaine de secondes.
« allo »
Oh!: Quelle voix ! Si douce, si fine et si tendre.  Avant de réponde j’ai ressenti l’envie lubrique entrain de me submerger.
On a commencé par une simple présentation (prénom, âge, ce que tu fais dans la vie) j’ai répondu d’une manière spontanée et après j’ai demandé à Jane Doé ce qu’elle aime dans la vie ?
« aucune chose, je me lasse de toutes les choses et j’ai bien envie de vivre une nouvelle expérience excitante »
Immoral que je suis et sans hésitation j’ai demandé à Jane Doé si elle offre de la tendresse ?
«  oui »
Sa réponse manquait d’assurance et de courage. J’ai allumé une cigarette et j’ai commencé à interroger Jane Doé.
« Sans me mentir, est-ce la première fois que tu fais ce genre de chose ? »
Elle a cherché à esquiver ma réponse en me posant une autre.
« Qu’est-ce que tu fais dans ta vie? »
« Je travaille dans un centre d’appel, c’est pour cette raison que je ressens ton trac. »
« Non, ce n’est pas le trac, mais je suis accablé par ces coups de téléphone.
« Je pense que c’est ton choix, alors pourquoi tu es accablée? »
« Je ne sais pas, mais j’ai juste envie de m’amuser »
« Quel age as-tu ? »
« J’ai 28ans, et toi ? »
« J’ai 20 ans, tu es de quelle ville ? »
« Je vis à Rabat »
Le silence fut, j’ai tiré une bouffé de cigarette tout en parlant à la Jane Doé, mais tout ce qui me passait par l’esprit n’était que ses photos sur son profil, un corps sublime, une personne bien faite, une personne capable de réveiller les plus enfouies.
Le « allo ! » de Jane Doé me tira de mes rêves.
« Les photos sur Badoo c’est à toi ? »
« Oui, comment tu les trouves ? »
« Tu es sublime, mais permet moi de te dire que ce n’est toi la même personne »
« Comment le sais-tu ? »
« Sur les photos il y a un tatouage d’un autre site web. »
« Tu es le premier à le remarquer »
« Je suis né avec la malédiction d’observer »
J’ai entendu un bip sonore qui m’annonce que la fin de cette communication . J’ai déduit que je dois payer pour que Jane Doé me tienne compagnie.
« Excuse-moi, ça va couper »
« Déjà ? »
Avec amertume j’ai dit:
« J’ai bien envie de te rappeler, mais je crains tu vas répondre à une autre personne… »
Oh ! Je ne peux pas résister à ce désir immodéré de posséder, j’avais une forte envie que Jane Doé reste avec moi, mais hélas ! Mon opérateur tel qu’un bourreau donna le coup de grâce à cette communication.
J’ai écrasé le mégot et j’ai fermé mes yeux, et j’ai commencé à déguster chaque mot, chaque phrase, ça faisait si longtemps que je n’ai pas ressenti une telle jouissance.
J’ai soulevé ma couette, j’ai drapé mon manteau «vert militaire », dans mon imaginaire je voulais sauver Jane doé des obsédés qui vont l’appeler.
Sans que je m’assure si la porte a été bien fermée, je voulais délivrer Jane Doé donc sa sureté passe avant la mienne.
J’ai presque couru vers l’épicerie la plus proche de chez moi, la mission est accomplie avec succès.
J’ai tenté de rappeler Jane Doé, mais le téléphone sonne occupé, une deuxième tentative, une troisième une quatrième, mais en vain.
Jane Doé est devenue ma drogue, je ne pensais qu’elle a, à aucune autre chose, durant toute cette histoire j’ai oublié que je n’ai pas mangé. Grand fumeur que je suis, j’ai oublié de rallumer une autre cigarette.
Je me suis allongé et j’ai regardé mon téléphone qui m’affichait à chaque fois que je tentais de l’appeler (remarque renvoi d’appel… numéro occupé).
Heureusement que mon téléphone peut faire des rappels automatiques, j’ai branché mon kit mains libres et j’ai fermé les yeux.
Toujours ce bip sonore qui indique que la ligne est occupée.
J’ai fermé les yeux et j’ai rembobiné les paroles de Jane Doé.
J’ai repensé à sa voix douce, à l’entendre je croyais que j’écoutais Für Elise de Beethoven.
Morphée m’emporta.
À suivre…

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