Il me semble contenir l’univers tout entier, mais je continue de me percevoir dans ma dimension ordinaire et ce savoir de moi, cette dimension habituellement limitée, semble pourtant contenir l’infini. Une image me vient à l’esprit : je suis un cercle, limité dans l’espace, qui contient le point, l’infini, et mon individualité, sans perdre la notion de son identité propre, pourtant si petite, absorbe et contient celle de l’immensité. Je fais l’expérience, l’espace d’un instant, d’une forme d’identité universelle, j'expérimente que la limite ordinairement suggérée par le corps n’est qu’un leurre, que mon corps est là pour appréhender les expressions du Tout. En expérimentant cette force mystérieuse de la beauté du mont Lu j’expérimente la vacuité. Car c’est bien de la vacuité dont il s’agit, il n’est pas de mot plus juste, la vacuité force de cohésion naturelle. Et j’en arrive à espérer que si quelqu’un pense à moi à cet instant, il puisse percevoir à son tour, cette force de cohésion qui lie les parcelles du Tout au Tout, « les petits ruisseaux font les grandes rivières ». J’en déduis que c’est sans doute là que réside l’espoir de l’humanité car cette fascination née de l’évocation de la beauté, cette plénitude qui en découle, cette expérience de l’infini en soi, c’est l’amour.
Seul l’amour, parce qu’il est la force la plus puissante du monde a capacité de sauver le monde de la destruction.
Je pense au mont Lu
Sensation d’immensité
Amour infini.
©Adamante