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Sam, le Cambodge authentique

Publié le 19 mars 2013 par Polo Corre

Sarom, plus connu par son nom, Sam, est un sacré personnage haut en couleur. Une journée avec Sam et vous en saurez plus sur le Cambodge et la culture khmer qu’un docteur en Cambolodgie qui a usé toutes ses culottes sur les bancs des amphis. Nous l’avons rencontré lors de notre séjour à Battabamg au Cambodge.

Si vous voulez un guide bien formaté, qui vous distille des clichés aseptisés comme dans les livres, passez votre chemin. Avec Sam, c’est toute autre chose. Sam c’est de l’authentique, du vécu, du brut de décoffrage. Sam vous plonge dans la réalité des gens du cru, au cœur même de la vraie vie des petits artisans.

Mais attention ! Cela se mérite. Il vous faudra pour cela avaler de la poussière sur les chemins sillonnés en tuk-tuk, il vous faudra également avaler des mets les plus ragoutants comme les criquets – délicieux si vous prenez soin d’ôter les pattes arrières qui râpent la gorge, goûter aux rats grillés avec une petite sauce saté, aux petites grenouilles frites le tout arrosé d’un vin de palme et pour les plus courageux de gouter aux œufs de canes couvées ou au ragout de chien. Il vous faudra endurer les effluves de poisson que l’on fait fermenter, braver le soleil de Battabamg qui cogne très dur… Et si vous avez résisté à ces effroyables tortures, vous serez récompensé par un bon bain rafraichissant au milieu d’un immense lac, dans une eau claire parmi les lotus.

Sam, un personnage étonnant à l’humour caustique, des traits d’Indiens, des sourcils de Chinois, mais il a la couleur foncée des vrais Cambodgiens. Il affirme être Cambodgien pur jus. Arrivé en France à l’âge de trois ans, alors que sa famille fuyait leur pays dévasté par la guerre civile, il a très vite appris à se débrouiller. Le plus jeune de la famille, il est devenu « enfant pilote ». C’est lui qui était chargé de traduire et de guider sa famille parmi les méandres d’un monde inconnu et mystérieux. Il est revenu au Cambodge bien des années après, avec sa compagne, Anelyse, plus connue à Battabamg sous « Any », et y ont ouvert une maison d’hôtes. Une maison où l’on se sent vraiment chez soi. Cela fait du bien pour des gens toujours par monts et par vaux.

Une journée avec Sam et vous saurez absolument tout sur les pagodes et temples. Vous rencontrerez des bonzes qui accueillent des enfants en difficultés. Vous verrez un monument en mémoire des exactions perpétrées par les Khmers Rouges pendant la guerre civile, exhibant des centaines de crânes humains et des sculptures retraçant les atrocités commises. Vous apprendrez à fabriquer les bâtons de bambous fourrés au riz, le poisson séché, la purée de poisson fermentée, le vin de palme, les crêpes de riz, les chips de banane… Vous gouterez également tous ces mets délicieux. Vous irez à la rencontre des charpentiers marine, des fabricants de fours à bois économique et écologique, de cette veuve qui a élevé ses 8 enfants en roulant des cigarettes. Vous parcourrez des rizières à la rencontre des cultivateurs de riz et de toute une population loin des circuits touristiques. Vous assisterez également au vol des chauves-souris à la tombée du soir qui s’abattent sur les forêts telles de monstrueux dragons.

Et le soir pour se détendre rien ne vaut un spectacle de cirque organisé par le Phare Ponleu Selpak, un organisme qui vient en aide aux jeunes défavorisés pour leur réinsertion.

Qui est allé au Cambodge sans voir Sam n’a pas vraiment vu le Cambodge.

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